Même s'il a des centaines d'heures d'entraînement au compteur, le nouveau champion du monde de poker, le Québécois Jonathan Duhamel, estime que la chance a joué un grand rôle dans sa victoire.

Fraîchement arrivé de Las Vegas où il a remporté lundi soir l'un des plus importants tournoi de poker au monde, c'est avec du champagne que le jeune Bouchervillois de 23 ans a rencontré les médias québécois, jeudi.

Pour M. Duhamel, cette victoire, qui lui a valu une cagnotte de près de 9 millions $, est le rêve d'une vie. Il avoue d'ailleurs ne pas encore réaliser tout à fait la portée de son exploit, ni les implications de son nouveau statut de vedette.

Il y a quelques années, alors âgé de 20 ans, M. Duhamel abandonnait des études universitaires en finances pour se consacrer au poker. Une histoire qui finit bien dans son cas, mais il reconnaît être une exception.

«J'ai été chanceux de réussir, j'ai pratiqué beaucoup pour en arriver là mais ce n'est pas donné à tout le monde, dit-il. Je ne recommande à personne de lâcher l'école ou de jouer de gros montants, c'est certain. Moi, je l'ai essayé, c'était une passion, mais j'ai été chanceux que ça marche.»

Bien sûr, il avoue que ses parents étaient loin d'être aux anges lorsqu'il a fait le grand saut. «Je ne connais pas beaucoup de parents qui seraient contents de ça. Mes parents m'ont toujours supporté et lorsque je leur ai expliqué pourquoi je faisais ça, ils ont compris», raconte-t-il.

Ses récents succès les ont rassurés. Ils étaient même à ses côtés lors de la grande finale, tout comme sa soeur, ses grands-parents et plusieurs amis.

M. Duhamel, qui affine ses habiletés jusqu'à une quarantaine d'heures par semaine, estime que le poker est un jeu où la chance l'emporte souvent sur l'expérience, le talent et le travail.

«À court terme, il y a beaucoup de chance, n'importe qui peut gagner. À long terme toutefois, c'est sûr que les bons joueurs vont avoir l'avantage. Dans une journée, tout le monde peut gagner. En contrepartie, si tu es le meilleur joueur au monde mais que tu n'as pas de jeu, tu ne vas pas gagner.

«Des fois, t'es chanceux, des fois tu l'es pas. Cette fois-ci, c'est moi qui l'a été», ajoute-t-il.

Quant à son impressionnante cagnotte, il affirme ne pas savoir ce qu'il en fera. Il honorera toutefois son engagement et remettra 100 000 $ à la Fondation des Canadiens pour l'enfance. Pour le reste, il assure qu'il sera sage.

«Je vais faire attention à cet argent-là, je ne suis pas le genre de gars à aller dépenser ça à gauche et à droite. Je vais prendre un peu d'argent pour le jouer, c'est certain, mais je ne ferai pas trop de folie, je suis un petit gars bien tranquille», promet-il.

Les prochains mois risquent d'être occupés pour le jeune homme. Son nouveau statut «d'ambassadeur du poker» devrait l'amener à voyager à travers le monde et à participer à de nombreux tournois. Commandité par le site de jeu en ligne PokerStars, il devra aussi se prêter au jeu des médias.

Son objectif dans les mois à venir: gagner encore.

«Mon but, c'est de gagner tous les tournois. Je vais donner mon meilleur à chaque fois. Par contre, les autres joueurs vont me reconnaître, je sais qu'il vont tenter de battre le champion du monde.»