(Laval) Le Rocket de Laval croisera le fer avec les Senators de Belleville pour la 11e fois de la saison, vendredi soir à Belleville, mais n’allez pas croire qu’un sentiment de lassitude a envahi le camp lavallois. L’enjeu de ce match est beaucoup trop grand.

Ce soir-là, la troupe de l’entraîneur-chef Jean-François Houle jouera sa saison au CAA Arena. Si le Rocket perd, il sera en vacances la semaine prochaine. S’il vient à bout des Senators, il gardera espoir de participer aux prochaines séries éliminatoires dans la Ligue américaine de hockey.

Suivra, alors, le lendemain soir à la Place Bell, un autre duel d’une importance capitale… contre les Senators, le dernier de la saison régulière entre les deux formations, et pour les deux clubs.

« Ce sont de bons matchs », a répondu Houle lorsqu’il s’est fait demander, après la séance d’entraînement de son équipe mardi matin, s’il n’en avait pas un peu marre d’affronter les Senators.

« Pour les instructeurs, c’est souvent la même équipe, mais pour les partisans, ce sont des matchs intenses. C’est une rivalité, ce sont des matchs physiques, ce sont de bons matchs de hockey. Oui, c’est beaucoup de parties contre la même équipe, mais ça fait partie du calendrier de la Ligue américaine, et il faut qu’on compose avec ça. »

Même s’il n’est pas l’un des acteurs sur la patinoire, comme un Philippe Maillet par exemple, Houle dit aimer ces duels où l’enjeu est si grand.

« C’est le “fun” de jouer des matchs comme ça. Les deux “buildings” vont être pleins, tu joues des matchs qui sont importants, qui veulent dire quelque chose. Juste ça, ça devrait être le “fun”. »

Aux yeux de Maillet, jouer des matchs sous pression est un privilège.

« Dans tous les sports, ce sont les rivalités qui font les bons matchs. Dans la Ligue nationale de hockey, c’est Canadien-Boston. Nous, c’est Laval-Belleville, Laval-Toronto. Les fois où le “building” est le plus bruyant, c’est quand on joue contre Belleville ici. Ce sont des matchs qui sont intenses, qui sont durs. Tu es brûlé après les matchs, mais ce sont ceux qui sont le plus le “fun” à jouer. »

Détenteur du sixième rang de la section Nord, où cinq clubs se qualifieront pour les séries éliminatoires, le Rocket sautera sur la glace vendredi soir face à un recul, au mieux, de deux points sur les Senators.

Ce recul pourrait aussi être de trois points, et même de quatre, selon le résultat du match des Senators face au Crunch de Syracuse, mercredi soir à Belleville.

Mais même si le Rocket devait accuser un retard de quatre points avec deux matchs à jouer, il passera devant les Senators avec des victoires en temps réglementaire vendredi et samedi, car la formation lavalloise détient le premier bris d’égalité.

« Il faut juste gagner nos matchs, un à la fois. On commence avec le match de vendredi », a résumé Houle, sans omettre le fait que les Comets d’Utica pourraient mêler les cartes en gagnant leurs trois dernières parties de la saison.

« Ils vont jouer trois matchs en trois soirs, ce qui est très dur. S’ils les gagnent, tant mieux pour eux. Peut-être qu’ils le mériteront. On ne s’inquiète pas des autres équipes, on s’inquiète de notre équipe. On veut seulement gagner nos matchs », a répété Houle.

Pour essayer de comprendre pourquoi les joueurs du Rocket font face à pareille situation si tard en saison, on pourrait commencer à décortiquer le calendrier et essayer d’identifier un match en particulier qui a causé plus de tort qu’un autre.

Ce n’est pas le genre d’exercice auquel Houle se prêtera à la fin de la saison, si jamais celle-ci se termine samedi soir, car il ne croit pas que le dénouement d’une campagne de 72 parties se résume à une seule partie.

En revanche, Houle sait que sa formation s’est retrouvée dans une situation difficile tôt en saison et que ses joueurs ont dû se retrousser les manches.

« On n’avait pas gagné beaucoup de matchs en début d’année, mais crédit aux joueurs dans le vestiaire, qui ont trouvé un moyen de remonter la pente. L’une des plus jeunes équipes dans la Ligue américaine. Ils ont fait du bon boulot pour se rendre jusqu’où on est présentement. »

Mardi, Houle s’affairait à la préparation de ce dernier week-end un peu à l’aveugle, car il ne connaissait pas l’identité de tous les joueurs qu’il pourra déployer sur la patinoire.

Par exemple, les centres Brandon Gignac et Mitchell Stephens, blessés, représentent des cas incertains.

Par ailleurs, le directeur général du Canadien, Kent Hughes, pourrait retourner au Rocket les défenseurs Jayden Struble, Justin Barron et Logan Mailloux, ainsi que l’attaquant Joshua Roy, s’il est rétabli de sa blessure.

Mais peu importent les joueurs qui seront en uniforme vendredi soir, Houle souhaite que le match de samedi, à la Place Bell, ait de l’importance pour une raison bien précise.

« Nos partisans le méritent. Je suis sûr que nos joueurs vont tout donner vendredi soir à Belleville pour essayer de gagner ce match. »