Chaque lundi, les journalistes de l’équipe des Sports répondent à vos questions.

Une pile de joueurs au hockey

Question loufoque pour vous : existe-t-il un règlement, au hockey, qui empêcherait les joueurs d’une même équipe de s’empiler ou de se placer côte à côte dans la zone réservée au gardien de but afin de bloquer tout l’espace du filet ?

François Nadeau

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

Non, ce règlement n’existe pas. Celui qui se rapproche le plus de ce que vous décrivez prévoit qu’un tir de pénalité sera accordé à l’équipe adverse si un joueur défensif (autre que le gardien) ferme la main sur la rondelle dans le demi-cercle bleu, ou encore s’il immobilise le disque sous son corps. Autrement, tout est pas mal permis. Maintenant, on peut se demander si s’empiler devant le filet ou se placer côte à côte, comme au soccer, serait une stratégie efficace au hockey…

L’ancienne contre la nouvelle franchise

PHOTO ABBIE PARR, ASSOCIATED PRESS

Les Stars Dallas et le Wild du Minnesota se sont affrontés en première ronde des séries 2023.

La série entre les Stars de Dallas et le Wild du Minnesota m’a fait réfléchir : est-il déjà arrivé, par le passé, qu’une équipe ayant quitté une ville rencontre en séries éliminatoires la nouvelle équipe de la ville qu’elle a jadis quittée ?

Yannick Lavallée

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

Très intéressante question ! C’est une rareté, puisque les mouvements de franchises sont peu fréquents dans la LNH. Nous avons néanmoins retrouvé quelques occurrences. Le duel entre les Stars et le Wild est en effet un premier affrontement entre ces deux clubs spécifiques. Or, il fait bon se rappeler que les défunts North Stars du Minnesota n’ont pas seulement déménagé à Dallas. À travers un processus assez surréel, l’équipe avait été partiellement dissoute à l’aube de la saison 1991-1992, alors que la nouvelle concession des Sharks de San Jose a pigé la majorité de ses joueurs dans l’« État du hockey ». Ainsi, d’une certaine manière, les trois duels entre les Stars et les Sharks en séries (1998, 2000, 2007) ont mis aux prises deux ex du Minnesota ! Autrement, souvenons-nous des Rockies du Colorado, qui ont déménagé au New Jersey en 1982 pour devenir les Devils. Ceux-ci ont affronté le nouveau club de Denver, l’Avalanche, en finale de la Coupe Stanley en 2001. Les nouveaux Jets de Winnipeg, établis au Manitoba depuis 2011, n’ont jamais croisé les Coyotes de l’Arizona en séries. Les Flames de Calgary, héritiers des Flames d’Atlanta, n’ont jamais affronté les Thrashers non plus.

Les scandales de corruption au hockey

PHOTO DENIS COURVILLE, ARCHIVES LA PRESSE

Marty McSorley (au centre) en finale de la Coupe Stanley le 9 juin 1993 au Forum de Montréal

Au soccer, le FC Barcelone est soupçonné d’avoir corrompu un arbitre. Au baseball, il y a eu l’histoire des signaux volés par les Astros de Houston. Dans la NFL, il y a eu l’histoire de Tom Brady et de ses ballons dégonflés. Qu’en est-il au hockey ? Notre sport national est-il plus pur que les autres ? Y a-t-il eu des situations semblables au cours des dernières années ?

Jean-Luc Taschereau

Réponse d’Alexandre Pratt :

Il y a eu de la petite tricherie dans la Ligue nationale, comme l’utilisation de bâtons illégaux. Souvenez-vous de la finale de la Coupe Stanley de 1993, quand le Canadien avait pris Marty McSorley, des Kings de Los Angeles, en flagrant délit. Les Coyotes de Phoenix ont aussi été punis, récemment, pour avoir enfreint des règles sur le recrutement. Mais de la grosse tricherie ayant affecté l’intégrité du jeu ? Ça fait longtemps. Dans les années 1940, Babe Pratt (aucun lien de parenté) s’est fait pincer à parier sur des matchs de hockey, mais pas sur ceux de son équipe, les Maple Leafs de Toronto. En 1948, Don Gallinger et Billy Taylor, eux, ont été bannis de la LNH pour avoir parié sur des parties de leur équipe, les Bruins de Boston.

Le calepin des coachs

PHOTO DAVID W CERNY, REUTERS

Les entraîneurs de hockey dessinent parfois des jeux.

Pendant une partie de la LNH, on voit parfois l’entraîneur-chef sortir un petit calepin de sa poche de veston et écrire des notes. De quoi peut-il s’agir ? A-t-il oublié d’acheter du pain et du lait ?

Jean Racine

Réponse de Richard Labbé :

Très bonne question ! Le pain et le lait sont une excellente option, sans oublier le beurre d’arachides, une excellente source de protéines. Mais souvent, et dans un registre plus sérieux, les entraîneurs prennent des notes sur certains détails de la partie. Qui joue bien avec qui, qui joue mal avec qui, qui devrait jouer avec qui. Des choses comme ça. Il y a le tableau, aussi, qui sert à dessiner des jeux qui ne marchent jamais.

Retirer le numéro de Jacques Lemaire ?

PHOTO PIERRE MCCANN, ARCHIVES LA PRESSE

Gerry Cheevers et Jacques Lemaire en demi-finale de la Coupe Stanley entre les Bruins de Boston et le Canadien au Forum de Montréal, le 10 avril 1969

Lorsqu’il est question du prochain numéro à retirer chez le CH, pourquoi n’est-il jamais question de Jacques Lemaire ? Pourtant, il est membre du Temple de la renommée, a gagné huit fois la Coupe Stanley et il est le 7marqueur de l’histoire de l’équipe.

Patrice Trudel

Réponse de Guillaume Lefrançois :

Les arguments ne manquent pas pour Jacques Lemaire, d’autant plus que la LNH l’a inclus dans sa liste des 100 meilleurs joueurs des 100 premières années de la ligue, en 2017. Cela dit, tous les joueurs dont le chandail est retiré ont soit gagné des trophées individuels, soit été capitaines, à une exception près. Jacques Lemaire n’a ni un ni l’autre. L’exception : Guy Lapointe, mais on peut ici présumer que l’idée d’offrir un traitement égal aux trois membres du « Big Three » a pesé lourd.

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