La rubrique où les journalistes des Sports répondent à une question dans le plaisir.

Richard Labbé

L’argent détruit bien des affaires, et ça inclut les noms des arénas et des stades. Cette folie de tout vendre tout le temps a mené à un grand nombre de décisions à la fois douteuses et ridicules dans le monde du sport, dont le nom de l’aréna des Olympiques de Gatineau. On me traitera de nostalgique, mais dans mon temps, et dans le temps du vrai hockey, le nom d’un aréna pouvait à lui seul effrayer des équipes en entier. Par exemple, une visite au Garden de Boston revenait à visiter un jardin de douleur, et une visite au Spectrum de Philadelphie allait faire mal, parce que qui veut aller patiner dans un spectrum ? Cela a mené à toutes sortes de virus, dont la grippe de Philadelphie, curieux phénomène où des joueurs en visite se trouvaient soudainement victimes d’une grippe, vilaine au point qu’ils n’étaient pas capables de mettre des patins. Ce qui nous ramène à Gatineau et au Centre Slush Puppie. Est-ce que ce nom va faire peur à quelqu’un ? Non. Il n’y a personne qui va tomber malade de la « grippe Slush Puppie », et on imagine mal un joueur des Olympiques, bien en verve après un match des séries de la route, déclarer à un journaliste qu’il y a « une couple de gars l’autre bord qui veulent pas retourner à Slush Puppie ». Ce n’est pas pour ça que le hockey a été inventé.

Simon-Olivier Lorange

PHOTO TIRÉE DE WIKIPÉDIA

Le Crypto.com Arena, à Los Angeles

Ça roule, les cryptomonnaies, hein ? Presque chaque fois qu’on en entend désormais parler dans l’espace public, c’est en raison de la faillite d’une banque, d’investissements vaseux dans ce secteur (salutations à la Caisse de dépôt) ou de stratagèmes de blanchiment d’argent. Depuis deux ans, les titres s’effondrent. Le bitcoin, cryptomonnaie la plus connue, reprend du poil de la bête depuis quelque temps, mais a touché un plancher historique à la fin de l’année 2022... Bref, quand on doit couvrir un match du Canadien à Los Angeles et qu’un courriel des Kings nous rappelle le nom du Crypto.com Arena, le premier réflexe est d’expédier dans la corbeille cet envoi indésirable. C’est pourtant bien réel. Au fait, le titre de Crypto.com a perdu plus de 80 % de sa valeur en un an, et plus de 90 % depuis son sommet historique de novembre 2021. Le partenariat durera-t-il encore longtemps ? À suivre. Pour l’heure, toutefois, ce n’est pas très inspirant.

Guillaume Lefrançois

PHOTO TIRÉE DU COMPTE TWITTER DES PELICANS DE LA NOUVELLE-ORLÉANS

Le Smoothie King Center, à La Nouvelle-Orléans

Aucun doute, un smoothie est une excellente option de restauration minute pour l’athlète trop pressé pour se préparer un déjeuner. Il n’en demeure pas moins qu’il est particulier qu’une équipe de la NBA, les Pelicans de La Nouvelle-Orléans, évolue au Smoothie King Center. C’est en effet une chaîne de comptoirs de jus qui a acheté les droits de l’aréna des Pelicans. Rien contre la qualité des smoothies, qui doivent être savoureux, à n’en point douter. Mais c’est à peu près l’équivalent du Canadien qui disputerait ses matchs au Centre Place Tevere. On se sentirait peut-être moins dans une grande ligue.

Alexandre Pratt

De 2006 à 2018, les Cardinals de l’Arizona (NFL) évoluaient dans le Stade de l’Université de Phoenix. Oui, mais encore, me demandez-vous ? L’équipe de football de l’Université de Phoenix, elle, ne jouait pas dans ce stade. En fait, l’Université de Phoenix n’avait même pas d’équipe de football, ni même de n’importe quel autre sport. Il s’agissait tout simplement d’une université qui cherchait de la visibilité.

Katherine Harvey-Pinard

Le Whataburger Field, au Texas, est le domicile des Hooks de Corpus Christi, une équipe affilée aux Astros de Houston. Le stade possède à la fois le pire et le meilleur nom de tous les temps. Le pire, parce que j’ai toujours trouvé ça absurde qu’un stade ou amphithéâtre sportif porte le nom d’une chaîne de restauration rapide. Le meilleur, parce que je trouve que ça sonne très bien. Dites-le à voix haute, vous allez voir.

Jean-François Tremblay

En matière de noms minables, rien, mais absolument rien, ne battra jamais le 1-800-ASK-GARY Amphitheatre. Il s’agit d’une salle de spectacle extérieure qui peut accueillir près de 20 000 personnes, non loin de Tampa. Le fameux 1-800-ASK-GARY est un courtier d’avocats américain, qui a payé pour le nom de 2010 à 2012. Dans un sondage publié dans le St. Pete Times, les résidants de l’endroit ont affirmé à un taux stalinien de 95 % que le nom était soit « détestable », soit « sans saveur (pretty lame) ». Dès 2013, l’exploitant de l’amphithéâtre, le géant Live Nation, a choisi de mettre fin à cette farce. Pas que le nom actuel de MIDFLORIDA Credit Union Amphitheatre sonne comme du Jackson, mais c’est déjà ça.

Appel à tous

Selon vous, quel est le pire nom d’amphithéâtre sportif, et pourquoi ?

Écrivez-nous