« On doit aller cogner aux portes du monde du sport, car si on attend qu’elles s’ouvrent pour nous, il ne se passera rien », a affirmé l’experte en marketing sportif Geneviève Harbec, lors de la conférence Elle & Sport, jeudi soir dernier, à Laval.

Le mot d’ordre pour cette quatrième présentation de l’évènement : oser. Deux panels – un féminin et un masculin – ont discuté des problématiques et des pistes de solution pour aider à mettre au premier plan les femmes dans le monde des affaires et du sport.

Mais avant tout, d’emblée, l’organisateur de l’évènement, Alexandre Kénol, explique que « c’est un évènement qui ne devrait plus exister ». Il précise qu’il prend le plus grand plaisir à l’orchestrer, mais qu’il sait qu’il aura réussi la journée où l’évènement ne sera plus nécessaire.

D’ici là, cinq femmes se sont présentées sur la scène du collège Montmorency au lendemain de la Journée internationale des droits des femmes. Même si leurs parcours sont distincts, elles avaient toutes en commun cette notion de plafond de verre qui a dû être brisé pour atteindre leurs objectifs respectifs.

Ce n’est pas que Geneviève Harbec, qui a notamment travaillé pour le CF Montréal, les Alouettes de Montréal et le Grand Prix de Formule 1 du Canada, qui avait une impressionnante feuille de route sur le panel.

Conférence Elle & Sport
  • Geneviève Harbec

    PHOTO FOURNIE PAR ELLE & SPORT

    Geneviève Harbec

  • Marinette Pichon

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    Marinette Pichon

  • Harmine Christina Léo

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    Harmine Christina Léo

  • Julie Casselman

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    Julie Casselman

  • Justine St-Martin

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    Justine St-Martin

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Partageant les planches avec elle, il y avait la deuxième buteuse de l’équipe nationale de soccer française, Marinette Pichon, la résidente en médecine d’urgence et joueuse de football pour l’équipe canadienne Harmine Christina Léo, l’entraîneuse de l’équipe de soccer féminine du Québec Julie Casselman et l’animatrice à TVA Sports Justine St-Martin.

Les choses ont changé depuis les 25 dernières années. Mais on doit toujours prouver qu’on mérite notre place et même qu’on apporte une plus-value.

Marinette Pichon

Même si plusieurs barrières ont été abattues dans les dernières années, il en reste toujours, selon les participantes.

Toutes sous les projecteurs

Une analogie qui a continuellement été employée lors de la soirée est celle de partager la lumière. Pour citer Justine St-Martin, « il y a assez de lumière pour qu’on puisse toutes briller ».

Toutefois, il y a, par instants, trop de bâtons dans les roues pour y parvenir.

St-Martin parle de certaines femmes qui, parfois, refusent de partager ladite lumière. Pichon, elle, aborde plutôt l’importance des proches qui peuvent venir tenter de faire germer un doute sur les capacités d’une femme d’accomplir un but. Pour sa part, Casselman croit que les femmes se doivent d’oser et de ne pas écouter leurs propres incertitudes qui pourraient venir miner l’atteinte de leur but.

Deux solutions émergent.

Les gens doivent voir des femmes et du sport féminin. La clé, c’est la visibilité et la représentation. Il faut comprendre qu’il y a de l’intérêt ici et qu’on doit en parler. Il y a beaucoup de talent, mais on doit le voir pour qu’il soit vrai.

Harmine Christina Léo

Harbec se permet de compléter la réponse de la panéliste en ajoutant que pour arriver à un tel scénario, le nerf de la guerre demeure l’argent. Selon elle, des fonds doivent être consacrés aux sports féminins pour qu’ils soient partagés et reconnus.

Le panel des « ils »

Pour la première fois lors de l’évènement, il y avait un panel masculin en première partie. « Car les hommes se doivent d’être des alliés, de faire partie de la solution », selon Kénol.

Mathieu Chamberland, ancien directeur général à Soccer Québec et désormais chef de l’exploitation à Canada Soccer, Éric Brunelle, directeur du Pôle des sports à HEC Montréal, Duane John, directeur adjoint du volet sportif du collège Montmorency, et Alexandre Da Rocha, entraîneur-chef de l’équipe de soccer féminine des Citadins de l’UQAM, ont tous pris part à l’exercice.

Brunelle s’est permis d’expliquer sa définition de « l’homme allié » et que c’est une mission quotidienne d’aider la cause : « C’est celui qui fait la différence. C’est celui qui va briser les plafonds de verre et qui va aider les femmes à prendre toute la place qu’elles méritent depuis trop longtemps. »

Ultimement, Chamberland ne voit qu’un seul remède pour un essor de la place des femmes dans le milieu sportif : « Il faut plus de diversité. Plus de diversité dans les conseils d’administration, plus de diversité sur le terrain et plus de diversité parmi les dirigeants des fédérations. »

Une diversité qui se pointe timidement le bout du nez. Mais qu’on attend. Encore.