Devant la cargaison de questions reçues au sujet de la Coupe du monde de soccer, nous avons mandaté Jean-François Téotonio, entre deux matchs et une collation, pour répondre à quelques-unes d’entre elles.

Les petits cadeaux

Lors des matchs de la Coupe du monde, on voit les équipes s’échanger de petits cadeaux avant les matchs, souvent de petits fanions. La Belgique a semblé remettre un sac mystère au Canada. Quels sont ces cadeaux et qu’advient-il d’eux ? Qui les conserve ? Y a-t-il eu des cadeaux inusités dans l’histoire ?

I. Gagnon

Réponse de Jean-François Téotonio :

En fait, ces cadeaux ne sont pas qu’échangés en Coupe du monde : on se les offre aussi lors de gros matchs de clubs, comme en Ligue des champions. L’idée est que les capitaines des deux équipes qui s’apprêtent à s’affronter s’échangent leurs fanions pour symboliser le respect mutuel et leur engagement envers le franc-jeu. Ces objets sont ensuite conservés dans les locaux des clubs, probablement affichés dans une section adjacente aux trophées, comme ils le seraient dans un musée. Au CF Montréal, les fanions que le club a accumulés au fil des années, en Ligue des champions de la CONCACAF par exemple ou lors de matchs amicaux de l’Impact contre l’AC Milan, sont placés dans une vitrine dans la salle de conférence de presse du stade Saputo.

Les changements tardifs

Depuis le début de la Coupe du monde de soccer, j’ai remarqué qu’à plusieurs reprises, des équipes font des changements de joueurs à la 87e-88e minute de jeu, soit très tard en fin de match. Y a-t-il une raison d’ordre réglementaire, je cherche à comprendre pourquoi.

Stéphane Monarque

Réponse de Jean-François Téotonio :

Cela dépend du contexte. Si la victoire est acquise, ça peut ne servir qu’à donner du temps de jeu à des joueurs qui n’en ont pas eu beaucoup. Si l’équipe accuse un retard, c’est peut-être une dernière tentative de la part de l’entraîneur d’aller chercher un but. Et si la marque est égale dans un match éliminatoire, il y a la prolongation de 30 minutes à venir, et même potentiellement une séance de tirs de barrage. Il s’agit donc surtout d’une question stratégique et de gestion de personnel.

Une nouvelle stratégie ?

PHOTO PETER CZIBORRA, ARCHIVES REUTERS

Les joueurs de l’équipe de l’Angleterre font le mur défensif contre le Sénégal, le 4 décembre.

En suivant la Coupe du monde, c’est la première fois que je voyais, lors d’un coup franc, un joueur de l’équipe défensive se coucher au sol derrière les joueurs debout qui font le mur. Est-ce nouveau comme stratégie ? Et quel est l’avantage autre que de forcer les joueurs du mur à ne pas reculer de peur ?

Normand Proulx

Réponse de Jean-François Téotonio :

C’est somme toute récent, oui. Cette stratégie a été aperçue par le grand public pour la première fois en 2013, dans une vidéo virale issue d’un match de deuxième division brésilienne. Puis, en 2018, le Croate Marcelo Brozovic l’a utilisée avec grand succès avec l’Inter Milan contre Luis Suarez, du FC Barcelone. C’est dès lors devenu une stratégie courante dans le soccer de haut niveau.

L’idée est d’empêcher le frappeur du coup franc d’envoyer le ballon sous le mur lorsque les joueurs qui le composent sautent à l’unisson en prévision d’un tir élevé. Par exemple, en 2018, lorsque Suarez s’apprête à prendre son tir, Brozovic est toujours debout. Puis il se projette au sol au dernier instant, le tir de Suarez passe sous le mur, et heurte le dos du Croate. Ça prend une bonne dose de courage et de sang-froid, parce que ces tirs sont souvent frappés avec puissance !

Les Golden Knights… mais comment ?

PHOTO FRED GREENSLADE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Les joueurs des Golden Knights de Vegas laissent éclater leur joie à la suite d’un but marqué contre les Jets de Winnipeg, le 13 décembre.

Comment expliquer que les Golden Knights de Vegas, équipe d’expansion arrivée dans la ligue en 2017, soient aussi compétitifs depuis leur fondation, alors que d’autres franchises, bien plus anciennes, peinent à atteindre les séries éliminatoires ?

François de la Boursodière

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

Il serait ingrat de ne pas attribuer à l’équipe de gestion des Knights sa juste part des succès de l’équipe. On a d’abord procédé à un repêchage d’expansion fructueux, et on a depuis profité du fort pouvoir d’attractivité du marché pour attirer des joueurs autonomes de prestige, en plus d’avoir fait preuve de dynamisme sur le marché des échanges. Bravo pour tout ça. Or, il est impossible de parler de cette équipe sans revenir sur les circonstances entourant le repêchage d’expansion de 2017.

Devant les règles mises en place par la Ligue, nombreux ont été les directeurs généraux qui ont paniqué et conclu des transactions avec les Knights afin de protéger certains de leurs joueurs. On s’en tiendra à quelques exemples, puisque la liste est longue. Les Panthers de la Floride ont donné Reilly Smith afin de « convaincre » les Knights de choisir Jonathan Marchessault, un marqueur de 30 buts. Les Ducks d’Anaheim ont donné Shea Theodore afin de garder des défenseurs moins talentueux. Les Blue Jackets de Columbus ont envoyé un choix de premier tour pour protéger des joueurs comme Josh Anderson ; les Knights ont alors sélectionné William Karlsson, futur marqueur de 40 buts. Bref, les dirigeants à Vegas ont flairé les aubaines que leurs homologues leur ont présentées.

À qui l’avantage ?

Quel est le taux de réussite en tirs de barrage dans la Ligue nationale de hockey ?

Pierre Gagnon

Réponse d’Alexandre Pratt :

Bon an, mal an, ça tourne autour de 33 %. Au 15 décembre, cette saison, les joueurs avaient compté 77 fois en 217 tentatives, pour un taux de réussite de 35 %.

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