(Arlington, Virginie) Pour Samuel Poulin, le 8 janvier 2022 restera une date dont il se souviendra longtemps. Et ce, bien malgré lui.

Ce soir-là, à Hershey, il a été rayé de la formation des Penguins de Wilkes-Barre, club-école des Penguins de Pittsburgh dans la Ligue américaine. Pour la première fois de sa vie, à quelques semaines de son 21e anniversaire, il a regardé un match de son équipe des gradins sans être blessé.

« Je n’avais jamais vécu ça. Ç’a été un wake-up call », a avoué le Québécois, rencontré mardi à la Vitrine des recrues de la LNH, à Arlington, en Virginie.

Poulin ne s’est pas retrouvé dans cette situation par hasard. Jusque-là, sa première saison professionnelle était loin de se dérouler comme il l’aurait souhaité : 3 buts et 7 points en 22 matchs ; 1 seul point à ses 11 dernières rencontres ; différentiel abyssal de - 10 à ses 8 dernières joutes. Des chiffres aberrants pour celui dont la domination dans les rangs juniors lui avait valu une sélection au premier tour par les Penguins en 2019.

Un revirement qu’il avait commis la veille à Utica avait coûté directement un but à son club. Le lendemain, il sautait son tour.

Dans un article du site DK Pittsburgh Sports, l’entraîneur-chef Justin-David Forrest a alors souligné les « fautes répétitives » de son attaquant et exprimé l’urgence pour lui d’améliorer son jeu en général. « Notre levier pour faire réagir les gars, c’est le temps de glace. Je sais que c’est dur à accepter pour lui. »

« J’ai beaucoup appris »

À l’évidence, le message a été entendu. L’ancien du Phœnix de Sherbrooke et des Foreurs de Val-d’Or a amassé 30 points à ses 50 derniers matchs, un rythme équivalant à une cinquantaine de points dans un calendrier complet.

« J’ai beaucoup appris de ça », affirme aujourd’hui Poulin. Il estime notamment aborder « la game professionnelle d’une meilleure façon ». À cet égard, la campagne entière qu’il a passée dans la Ligue américaine lui aura été bénéfique, croit-il.

Son coéquipier Pierre-Olivier Joseph a été un allié précieux « quand ça allait moins bien ». Au point de devenir un véritable « grand frère » qui « rendait tout plus facile ».

Tout cela fait dire à Poulin qu’il se présentera au camp à Pittsburgh « plus prêt que les autres étés ». L’expérience qu’il a vécue « va [lui] servir, c’est sûr ». Surtout dans un contexte de forte compétition, alors que les Penguins ont déjà 14 vétérans sous contrat en attaque.

Le jeune homme devra donc se rendre essentiel, car aucun poste n’est théoriquement disponible.

« C’est ça, la beauté d’un camp, philosophe Poulin. Ça donne la chance de montrer aux autres ce dont on est capable, les impressionner un peu. Je vais juste jouer ma game, ne pas me mettre trop de pression avec ça. On verra bien ce qui arrive de là. »