Voici notre plus récente livrée de réponses pour Le Club. Pour nous envoyer vos questions, c’est ici.

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Qui gagne quoi ?

J’aimerais qu’on m’explique cette situation contractuelle qu’on voit occasionnellement. Corey Schueneman, du Canadien, vient de signer un contrat à deux volets qui lui rapportera 750 000 $ s’il joue dans la LNH et 275 000 $ s’il évolue dans la Ligue américaine. Pourtant, son contrat prévoit un salaire minimum garanti de 350 000 $. Pourquoi le chiffre de 275 000 $, si on lui en promet 350 000 ?

François Racine

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

Le blogue Pension Plan Puppets, d’ordinaire consacré aux actualités des Maple Leafs de Toronto, contient étonnamment plusieurs articles vulgarisant efficacement la convention collective en vigueur dans la LNH. Dans un billet daté de janvier 2019, on lit que le salaire minimum garanti « existe afin de bonifier le salaire d’un joueur dont il est attendu qu’il joue dans les deux ligues, ou afin d’inciter l’équipe de la LNH à le rappeler ». Précisons ici qu’un joueur possédant un contrat à deux volets est payé au prorata des journées qu’il passe dans chacun des deux circuits. Reprenons l’exemple de Schueneman : s’il passait plus de la moitié de la saison à Montréal, il atteindrait et dépasserait facilement les 350 000 $ prévus à son contrat comme salaire minimum garanti. Mais s’il ne disputait que quelques matchs avec le CH, ou encore qu’il passait l’entièreté de la saison avec le Rocket de Laval, l’organisation lui verserait la différence afin qu’il reçoive 350 000 $ comme prévu. « C’est un peu comme un boni de signature », résume Andrew Zadarnowski, chroniqueur et spécialiste des ligues mineures, dans un échange de messages avec La Presse.

Pourquoi échanger Toffoli ?

En échangeant Tyler Toffoli aux Flames de Calgary, le Canadien a laissé partir un marqueur “quasi automatique” de 50 points par saison. En retour, le CH a reçu deux joueurs qui n’atteindront probablement pas une telle production (Tyler Pitlick et Emil Heineman), un choix de fin de premier tour et un autre de cinquième tour. Les chances de trouver un marqueur de 50 points en fin de premier tour sont plutôt minces. Pourquoi diable laisser partir 50 points assurés pour des choix ou des projets ? J’aimerais comprendre pourquoi le hockey n’applique pas le bon vieux principe de “un tiens vaut mieux que deux tu l’auras”.

Jean-Philippe Deschênes-Gilbert

PHOTO JEFF MCINTOSH, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Tyler Toffoli a été échangé aux Flames de Calgary le 14 février dernier.

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

Ce que vous dites a du sens. Il faut toutefois regarder le contexte dans lequel une transaction est faite. Le jour où Tyler Toffoli a été échangé, le 14 février dernier, le Tricolore était au tout dernier rang du classement général. Après 48 matchs, il était à 34 points du dernier rang donnant accès aux séries éliminatoires. Une remontée était strictement impossible. La direction avait déjà fait une croix sur la saison et regardait vers l’avenir. La chose n’était pas nommée explicitement à l’époque, mais on jetait les bases d’une reconstruction majeure. À ce moment, Tyler Toffoli était sur le point d’avoir 30 ans. Au terme d’un processus de reconstruction de deux à quatre ans, Toffoli aurait approché la mi-trentaine. Son pic offensif aurait fort probablement été dépassé. Et il aurait fallu, dans l’intervalle, lui faire signer un nouveau contrat. Dans ces conditions, il tombait sous le sens de l’échanger, d’autant plus que son contrat actuel, relativement abordable pour un attaquant susceptible de marquer de 25 à 30 buts, faisait de lui un joueur attrayant pour une équipe aspirant aux grands honneurs. On connaît le reste de l’histoire.

Où sont les quarts canadiens ?

Bonjour à l’équipe ! J’aimerais savoir pourquoi il semble si difficile pour un quart-arrière québécois ou canadien de s’établir comme partant dans une équipe de la LCF.

François Caron

PHOTO LARRY MACDOUGAL, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le quart-arrière canadien Nathan Rourke évolue pour les Lions de la Colombie-Britannique.

Réponse de Miguel Bujold :

Bonjour, François. Il y a actuellement une exception à la règle : Nathan Rourke, qui connaît une saison phénoménale avec les Lions de la Colombie-Britannique. Rourke a toutefois joué son football universitaire dans la NCAA (Bobcats de l’Ohio) et avait même terminé son secondaire dans une école de l’Alabama. La question est donc plutôt de savoir pourquoi il est si difficile pour un quart ayant évolué au football universitaire canadien de devenir un partant dans la LCF.

La réponse ne plaira certainement pas à plusieurs, mais c’est une question de calibre. La marche est haute entre le football universitaire canadien et la LCF, encore plus pour les quarts-arrières en raison des systèmes de jeu à maîtriser et des types de passes qui sont exigées d’un quart dans la LCF. Qui plus est, les quarts canadiens de grand talent, comme Rourke et Jonathan Sénécal, qui est actuellement avec les Carabins de l’Université de Montréal, obtiennent souvent des invitations de la NCAA. Cela dit, Sénécal a choisi de revenir jouer au Canada et pourrait être en mesure de faire carrière dans la LCF. À suivre.

Suspension… avec salaire ?

Kamal Miller, du CF Montréal, n’était pas disponible pour le match contre le D.C. United à la suite d’un carton rouge reçu au match précédent. N’étant pas disponible par sa faute – à la différence par exemple d’une blessure ou d’une maladie –, y a-t-il alors une retenue sur son salaire, un peu comme au hockey lors d’une suspension décernée par la LNH ? Si oui, comment est-elle calculée ?

Mario Bolduc

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Le défenseur du CF Montréal Kamal Miller

Réponse de Jean-François Téotonio :

On ne parle pas de retenue de salaire, mais plutôt d’amende. Et tout dépend de la faute menant au carton rouge. En soi, la suspension suivant l’attribution du carton rouge n’est pas suivie d’une amende supplémentaire. Mais elle peut lui en valoir une, notamment si on juge après coup que l’action était dangereuse, que l’intégrité du sport en a été bafouée, ou que le joueur est récidiviste.

Pour une accumulation de cartons jaunes menant à une suspension, il y a effectivement une amende supplémentaire. Après cinq cartons dans la saison, le joueur doit payer 250 $ en plus de sa suspension d’un match. S’il en accumule trois autres, il doit payer 500 $. Et ainsi de suite. Il peut réduire le nombre de cartons jaunes qu’il a accumulés s’il fait preuve de bon comportement – et donc ne se voit pas remettre de carton – pendant cinq matchs consécutifs.