Encore une boîte aux lettres bien garnie, grâce à vous. Pour vos prochaines questions, c’est ici : sports+leclub@lapresse.ca.

Les lignes sous les yeux

Au football, dans un stade extérieur, pour quelle raison les joueurs se beurrent-ils les joues de noir ? Si c’est pour les effets du soleil, pour quelles raisons, dans les autres sports extérieurs comme le soccer, le baseball, le tennis, cette pratique n’existe-t-elle pas ?

Michel Hotte

Réponse de Katherine Harvey-Pinard :

Bonjour M. Hotte. Vous avez visé juste : c’est en raison des effets du soleil que les joueurs de football portent de la graisse noire (ou des autocollants noirs) sous les yeux. En fait, toute lumière peut être réfléchie par une surface pour créer un éblouissement. Dans le cas qui nous intéresse, la réflexion de la lumière qui frappe la joue crée un éblouissement dans l’œil. Selon le site internet de l’entreprise Eyeblack, qui se spécialise dans la vente de bandes et de graisse noires, « le strabisme réduit à la fois le champ de vision et la clarté de la vue ». La graisse ou les autocollants noirs absorbent toute la lumière, ce qui aide le joueur à suivre le ballon dans les airs.

Cette pratique existe au football et au baseball. On a même vu des joueurs en porter lors des matchs de la Classique hivernale de la LNH (la réflexion étant extrême pour les joueurs en raison de la neige). Les raisons ne sont pas claires à savoir pourquoi les joueurs de soccer et de tennis n’en utilisent pas. On pourrait penser que le soleil affecte moins des sports qui se déroulent plus bas généralement. C’est peut-être un peu une question de culture également, puisque les joueurs de tennis ont surtout opté pour la casquette.

Questions de bonis

Ma question concerne les bonis de performance dans la LNH. Sachant qu’il y a des chances qu’ils ne soient jamais versés aux joueurs qui n’atteignent pas leurs objectifs, sont-ils comptabilisés sur la masse salariale des équipes ? Est-ce que ça pourrait être une façon de contourner le plafond salarial ?

Éric Malenfant

PHOTO WINSLOW TOWNSON, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Patrice Bergeron

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

Excellente question, au cœur de l’actualité récente, en plus. Les Bruins de Boston ont récemment annoncé s’être entendus sur des contrats d’un an avec les joueurs de centre Patrice Bergeron et David Krejci. Ensemble, ils toucheront un salaire de base de 3,5 millions, mais ils peuvent recevoir des bonis atteignant 4,5 millions supplémentaires. En disputant seulement 10 matchs chacun, ils auront déjà gagné 3,5 des 4,5 millions en bonis. Aussi bien dire qu’ils verront fort probablement la couleur de cet argent. A priori, seul le salaire de base est inclus à la masse salariale. Comme vous le soulignez, il est possible que les objectifs ne soient pas atteints. Si tel est le cas, on n’en parle plus. Si, toutefois, les objectifs sont atteints, les bonis sont ajoutés à la masse salariale. Il y a alors deux cas de figure. Le premier, le plus simple, est celui d’une équipe possédant le coussin nécessaire. On paie tout le monde à la fin de la saison et on ferme les livres. Le deuxième, plus complexe, est celui d’une équipe coincée sous le plafond salarial. Elle pourra alors excéder le plafond jusqu’à concurrence de 7,5 % de sa valeur – ou 6,19 millions sur un plafond de 82,5 millions. Cette somme sera toutefois reportée sur la masse salariale de la saison suivante. Et cette fois, l’équipe n’y échappera pas, car elle ne peut reporter une même somme à plus d’une reprise.

Et de plafond

Plusieurs clubs de la LNH sont au-dessus du plafond salarial, et nous savons que les Coyotes de l’Arizona sont sous le plancher. Quelle est la date butoir pour se situer entre le plancher et le plafond ? Est-il possible de “tricher” en saison ?

Yan Gagnon

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Pour le moment, la masse salariale des Coyotes de l’Arizona dépasse de peu le plancher établi pour la saison 2022-2023.

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

D’abord, une toute petite correction : les Coyotes de l’Arizona ne sont pas sous le plancher de 61 millions qui sera en vigueur en 2022-2023 dans la LNH. En date du 10 août, leur masse salariale était de 62,1 millions, avec un joueur autonome avec restriction toujours sans contrat (Barrett Hayton) et, plus surprenant, un seul gardien possédant un contrat garanti de la LNH (Karel Vejmelka). Maintenant, en ce qui concerne votre question, sachez que les équipes doivent se conformer au plafond salarial – et au plancher ! – tout juste avant le tout premier match de la saison et demeurer dans cette fourchette pendant toute la campagne, sous peine de représailles. Cela, sans tenir compte de la liste des blessés à long terme, qui permet un assouplissement du plafond. Donc non, personne n’est censé tricher. Par ailleurs, pendant la saison morte, une équipe peut dépasser le plafond jusqu’à concurrence de 10 % de sa valeur. Ainsi, pour un plafond à 82,5 millions, les équipes pouvaient atteindre 90,75 millions sans pénalité. À notre connaissance, aucune disposition du genre n’existe pour le plancher salarial.

En l’honneur de Richard Labbé

Je n’ai pas entendu le terme “balle papillon” au baseball à la télévision depuis fort longtemps. Cette balle à effet a-t-elle disparu ou changé de nom ?

Paul Collin

PHOTO THOMAS SHEA, USA TODAY SPORTS

Justin Verlander, des Astros de Houston, défie Whit Merrifield, des Royals de Kansas City.

Réponse d’Alexandre Pratt :

Malheureusement, c’est un lancer en voie de disparition. Aucun lanceur actif dans les ligues majeures ne maîtrise suffisamment bien la balle papillon pour l’utiliser dans une partie. Est-ce que ça reviendra à la mode dans quelques années ? J’en doute. La transmission de ce savoir-faire est en train de se perdre. Deux bons livres sur le sujet : l’essai K, du chroniqueur Tyler Kepner, et le roman Une fille et une balle papillon, de mon collègue Richard Labbé.