La rubrique tourne un peu plus lentement actuellement, mais hors de question de la mettre en pause ! On attend vos prochaines questions.

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Le salaire des joueurs

Sachant que les joueurs de la LNH ne sont pas payés pour les séries éliminatoires, qu’arrive-t-il aux joueurs de la Ligue américaine qui viennent remplacer des joueurs blessés ?

Sylvain Paquette

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

Bien qu’il s’agisse d’une impression largement répandue, il est inexact de dire que les joueurs de la LNH ne sont pas payés en séries. Le salaire prévu par leur contrat n’est en effet versé que pendant la saison, mais la convention collective prévoit qu’une somme supplémentaire, établie en fonction des revenus générés par la Ligue, soit divisée entre toutes les équipes qui participent aux séries, et ce, en fonction de leur parcours. Un club éliminé au premier tour recevra donc moins d’argent que le champion de la Coupe Stanley. Il revient ensuite à chaque équipe de décider comment diviser l’argent, ce qui est fait en procédant à un vote secret entre les joueurs « réguliers ». À la blague, un administrateur d’une équipe de la LNH nous souligne que certains sont plus pingres que d’autres. Il n’empêche que tous les joueurs qui ont joué reçoivent généralement leur part du gâteau – vous pouvez parier, par exemple, que Louis Domingue ne repartira pas les mains vides. Aussi, en 2020, toutes les équipes avaient décidé de payer tous les joueurs, puisque ceux-ci étaient restés coincés dans les bulles d’Edmonton et de Toronto pendant des semaines, voire des mois.

La clause COVID-19

De tous les joueurs qui se sont prévalus de la clause “opt out” en raison de la COVID-19 en 2020, combien sont toujours sous contrat avec la même équipe ? Est-ce que ce choix a nui à leur cheminement professionnel ?

Yvon Wagner

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

Après vérification, ça ne semble avoir nui à personne. Seulement sept joueurs se sont prévalus de ce droit qui leur permettait, sans pénalité, de ne pas se rapporter à leur club respectif en vue des séries éliminatoires disputées en août et en septembre dans des bulles fermées à Edmonton et à Toronto. Il s’agit de Travis Hamonic (Flames), Sven Baertschi (Canucks), Roman Polak (Stars), Mike Green (Oilers), Steven Kampfer (Bruins) et Karl Alzner (Canadien). Tuukka Rask, des Bruins, s’est ajouté à la liste alors que les séries étaient commencées. Tous ont invoqué des motifs familiaux, certains fournissant plus de détails que d’autres – notamment Kampfer, qui a expliqué que sa femme et leur fils souffraient d’une déformation congénitale au cœur qui mettait leur vie en danger s’ils contractaient la COVID-19. Trois d’entre eux n’ont plus joué dans la LNH par la suite : Green a annoncé sa retraite, Polak est demeuré en République tchèque et Alzner a vu son contrat être racheté par le Tricolore. On peut dire sans se tromper que le même sort les aurait attendus même s’ils avaient joué en séries. Baertschi et Kampfer, habitués à des allers-retours entre la LNH et la Ligue américaine, ont continué leur train-train avec leur équipe respective. Hamonic s’est pour sa part entendu avec les Canucks de Vancouver tout juste avant le début de la saison suivante, et il a signé une prolongation de deux ans l’été venu. Quant à Rask, il est demeuré le gardien n1 des Bruins, pas pour longtemps, malheureusement, lui qui a annoncé sa retraite en mars 2022 en raison de blessures.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Artturi Lehkonen, alors qu’il portait l’uniforme du Canadien

Les transactions après la date limite

Il était interdit de faire des transactions après le 21 mars en 2022. Mais à partir de quand les transactions sont-elles de nouveau permises ? Est-ce qu’une transaction entre deux équipes éliminées des séries pourrait être permise, même durant les séries ?

Charles Ménard

Réponse de Guillaume Lefrançois :

Techniquement, les transactions demeurent permises après la date limite. Seulement, pour qu’un joueur soit admissible aux séries, il doit faire partie de l’équipe en question la journée de la date limite des transactions. Le Canadien aurait donc très bien pu échanger Artturi Lehkonen le 22 mars, sauf que Lehkonen n’aurait alors pas été admissible à jouer en séries ! Ensuite, rien n’empêcherait deux équipes éliminées de faire une transaction entre elles. Sauf que les DG qui exploreraient une transaction en ce moment se priveraient d’une bonne partie du marché (les équipes toujours en vie ou qui viennent tout juste d’être éliminées et qui évaluent encore leurs ressources). Ce sont là de bonnes raisons pour attendre la période d’effervescence entre la fin des séries et le repêchage, période au cours de laquelle les plus grands marchés se concluent.

Record de médiocrité ?

Avec seulement trois buts dans leur série contre Tampa Bay, les Panthers de la Floride ont-ils établi un record ?

Pietro Di Paolo

Réponse de Katherine Harvey-Pinard :

Non, les Panthers n’ont pas établi un record. Loin de là, dirais-je même. Au total, c’est arrivé 85 fois dans l’histoire de la LNH qu’une équipe n’inscrive que trois buts ou moins dans une série. Par ailleurs, six équipes n’ont inscrit aucun but dans leur série, mais la dernière fois remonte à 1939 (Americans de New York). Si on réduit notre échantillon en nous basant uniquement sur les séries qui ont duré quatre matchs, comme dans le cas du duel Panthers contre Lightning, la palme pour le plus petit nombre de buts, soit 1, appartient au Wild du Minnesota de 2003. L’équipe alors dirigée par Jacques Lemaire a été blanchie par les Ducks d’Anaheim à ses trois premiers matchs de la finale d’association. Elle a inscrit un seul but dans le quatrième match.