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Le ballottage à la rescousse

Le Canadien a déjà réclamé quatre joueurs au ballottage depuis le début de la saison : Samuel Montembeault, Adam Brooks, Kale Clague et Rem Pitlick. Est-ce un record ?

Hugo Larose

Réponse de Simon-Olivier Lorange 

Eh non, ce n’est pas un record. Nous n’avons pas été en mesure d’enquêter jusqu’à l’invention du ballottage, mais seulement en 2016-2017, les Maple Leafs de Toronto s’étaient tournés vers ce procédé pour acquérir cinq joueurs – en réalité quatre, car l’un d’eux, Seth Griffith, a été réclamé deux fois. Cette saison, les quatre joueurs du Canadien constituent bel et bien un sommet de la LNH, partagé toutefois avec le Kraken de Seattle. Il importe par ailleurs de souligner que la présente campagne est très occupée en matière de joueurs réclamés au ballottage. Depuis le début des camps d’entraînement, déjà une quarantaine de joueurs ont changé de camp de cette manière, un total franchement plus élevé que les saisons précédentes (entre 11 et 30 par année de 2014 à 2021).

Pour expliquer cette recrudescence, posons comme hypothèses la volonté des équipes de protéger leurs arrières pendant la pandémie de COVID-19 ainsi que l’avantage financier évident de réclamer un joueur au salaire modeste, ce qui est généralement le cas des athlètes impliqués, dans un contexte de plafond salarial fixe pour la deuxième saison de suite. Cela dépend aussi de la philosophie des directeurs généraux impliqués : le tiers des équipes (11 sur 32) y a déjà eu recours au moins deux fois. En terminant, une curiosité : six joueurs ont été réclamés déjà deux fois ou plus. Le champion ultime demeure Adam Brooks, avec quatre fois.

L’importance du « spécial »

Ainsi donc, Vincent Lecavalier a été nommé conseiller spécial aux opérations hockey par le Canadien. Je remarque qu’on entend souvent parler de conseillers spéciaux, mais jamais d’un autre poste. Qu’est-ce qui distingue donc un conseiller spécial d’un conseiller tout court ?

Donald St-Pierre

Réponse de Simon-Olivier Lorange 

Depuis quelques années, il y a une tendance évidente, partout dans la LNH, à multiplier les titres hiérarchiques au sein des départements des opérations hockey. Certains directeurs généraux sont aussi vice-présidents, d’autres pas. Ici, un VP sera directeur, là un directeur sera sénior. Prenez les Canucks de Vancouver, par exemple : il y a un président des opérations hockey et un vice-président au-dessus du directeur général. Fait cocasse, certaines équipes ont compté simultanément sur des DG adjoints et sur des adjoints au DG – les amoureux, comme moi, de la série The Office s’en sont régalés.

En ce qui concerne les conseillers spéciaux, il n’y a pas de règle nette. Cette dénomination semble s’appliquer à d’ex-joueurs ou entraîneurs demeurés près de l’organisation ou de leurs dirigeants, sans pour autant avoir de pouvoir exécutif concret dans le quotidien de l’équipe. Pensons aux jumeaux Sedin à Vancouver, à Glen Sather à New York, ou encore à Scotty Bowman à Chicago, où son fils était directeur général avant d’être congédié cette saison. Vincent Lecavalier, à Montréal, s’est joint à la liste.

La ligue en otage

Considérant qu’il arrive fréquemment que des joueurs américains refusent de signer un contrat avec l’équipe qui les a repêchés, est-ce pertinent de miser sur ces joueurs pour de hauts choix au repêchage ? Ne devrait-il pas y avoir une règle pour empêcher ces joueurs de se comporter ainsi et de prendre les équipes de la LNH en otages ?

Claude Cloutier

Réponse de Guillaume Lefrançois 

Le phénomène n’est pas à ce point fréquent ; seulement, les joueurs qui refusent réellement un contrat font beaucoup jaser, comme Jimmy Vesey avec les Predators de Nashville, par exemple. Mais le sujet revient souvent dans l’actualité puisque cette possibilité de refuser un contrat offre un levier de négociation aux joueurs et aux agents. Mais il y a effectivement moyen de revoir les règles afin d’éviter que des choix au repêchage, en qui les équipes investissent des ressources pendant quelques années, finissent par leur faire faux bond. Une suggestion de règlement soumise par un homme de hockey il y a quelques semaines : forcer un joueur à se rapporter à l’équipe qui l’a repêché si elle lui offre le salaire et les bonis maximaux permis par la convention collective.

La bourse du cadet

Quelle est la bourse remise au cadet d’un pro de la PGA lors d’un gain de celui-ci ? Le cadet a-t-il un cachet assuré comme salaire si son patron ne gagne pas de bourses pendant un certain temps ?

Robert Bélanger

Réponse de Nicholas Richard

Les cadets touchent effectivement un salaire de base, qui varie de 1500 à 3000 $ par tournoi, peu importe le résultat de leur joueur. Ensuite, en cas de bonnes performances du golfeur, le cadet touche une partie de la bourse, donc environ 10 % pour une victoire, 7 % pour un top 10 et 5 % pour n’importe quelle autre position dans le classement.

Les problèmes de Paquette

Quel est le problème avec Cédric Paquette ? Qu’est-ce que la direction du Canadien lui reproche ?

Laurent Legault

Réponse de Katherine Harvey-Pinard

Dès le camp d’entraînement à l’automne, Cédric Paquette se battait pour le rôle de 12e attaquant. Le Canadien l’a finalement préféré au jeune Ryan Poehling au centre du quatrième trio, et il a obtenu plusieurs chances de se faire valoir dans la première moitié de la saison. Mais en 24 matchs entre le 13 octobre et le 29 janvier, Paquette n’a récolté que 2 mentions d’aide et remporté 29,8 % de ses mises en jeu. À titre de joueur d’énergie, l’attaquant de 28 ans doit déranger l’adversaire, ce qui n’a pas tout à fait été le cas. Cela dit, le séjour de Paquette à Laval lui sera sans doute bénéfique. Ça lui permettra d’obtenir beaucoup de temps de jeu et de retrouver ses repères.

La faute à qui ?

Dans les statistiques compilées pour les quarts-arrières de la NFL, peut-on distinguer le nombre d’interceptions causées par la faute directe du quart de celles causées par un mauvais jeu ou une maladresse du receveur ? Il me semble injuste qu’un ballon récupéré par l’équipe adverse à la suite d’une bévue d’un ailier ou d’une mauvaise technique de réception puisse être porté à la fiche du quart-arrière.

Yves Lebeau

Réponse de Miguel Bujold 

Malheureusement, il n’y a pas de distinction pour ce qui est des interceptions. Afin de savoir s’il s’agissait d’une erreur du receveur, par exemple le mauvais tracé de passe, l’équipe serait obligée de le spécifier. Il est souvent impossible pour les gens qui ne font pas partie de l’équipe de savoir à qui revient la faute. Remarquez que c’est essentiellement la même chose au hockey. Même si c’est à cause d’un revirement du défenseur ou parce que la rondelle a été déviée par un joueur de sa propre équipe, tous les buts qu’un gardien accorde sont portés à sa fiche.