Deux bourdes d’entraîneurs vous ont particulièrement marqués si on se fie aux suggestions que nous avons reçues cette semaine.

« Aux Jeux olympiques de Nagano en 1998, les joueurs de la LNH participent au tournoi de hockey pour la première fois de l’histoire. En demi-finale, le Canada affronte les Tchèques. À la fin de la partie, le score est 1 à 1 et le match se terminera en tirs de barrage. Marc Crawford, entraîneur-chef du Canada, « oublie » Wayne Gretzky pour cette fusillade. Sur cinq lancers, aucun but pour le Canada. Et les Tchèques n’ont besoin que d’un seul but sur leurs quatre tirs. Oui, oui, Wayne Gretzky sur le banc en ces circonstances historiquement dramatiques. La mine dégoûtée de La Merveille en quittant le banc des joueurs canadiens demeure une image marquante. »

Stéphane Filion, une décision également choisie par Guy Tassé, Berthier Bérubé, Jean-Claude Godin, Robert Laprise, Guy Régnier, Nikolas Renaud, André Caza, Denis Paquin, Bernard Janelle, Nicolas-Alexandre Noël, Simon Rousseau, Édouard Sauvageau, Stéphane D’Avril-Favreau et François Bélanger

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Appelé en relève par le gérant des Expos Jim Fanning, le lanceur Steve Rogers a accordé le fameux circuit décisif à Rick Monday, des Dodgers de Los Angeles, lors de la série de championnat de 1981.

« Jim Fanning. Quelle bourde ! Le 19 octobre 1981. Ray Burris avait lancé huit bonnes manches. C’est 1 à 1. Les Dodgers et les Expos disputent une improbable série pour avoir accès à la Série mondiale. C’est le dernier match. L’entraîneur décide de faire confiance à Steve Rogers pour l’ultime 9manche. Ce dernier, probablement le meilleur partant de l’équipe, a toujours tendance à être moins efficace en début de match. Il y avait pourtant le bon vieux Woody Fryman ou l’as de la relève Jeff Reardon dans l’enclos. Ce qui devait arriver arriva : le deuxième frappeur, Rick Monday, loin d’être un frappeur de puissance, catapulte l’offrande de Rogers derrière la clôture pour mettre fin à notre rêve collectif. Sapré Jim... »

Martin Pineault, un moment aussi suggéré par Claude Crepeau, Benoît Archambault, Germain Rioux, Carl Têtu et Marc C.

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Patrick Roy salue la foule avec un geste de dérision lors de son dernier match disputé avec l’équipe. Il sera échangé quelques jours plus tard à la suite de son altercation avec l’entraîneur Mario Tremblay.

« Ça ne prend pas grand-chose pour provoquer un coq et ça prend toujours un coq qui provoque dans une bataille de coqs. Patrick Roy avait dit avoir eu besoin de prendre une douche froide après avoir appris la nomination de Réjean Houle et de Mario Tremblay pour diriger le CH. Roy avait la réputation d’être le véritable patron dans le vestiaire de Jacques Demers et Tremblay a décidé de lui montrer que c’était maintenant lui le patron... de la pire des façons : l’humiliation. La suite fait maintenant partie de l’histoire. »

Donald St-Pierre

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Ron Hextall et Paul DiPietro lors de la série Canadien-Nordiques en 1993

« Saison 1992-1993. Les Nordiques connaissent l’une des meilleures saisons de leur histoire avec Ron Hextall en tant que gardien numéro 1 et Stéphane Fiset comme adjoint. Au cours de cette saison, une tendance émerge. Hextall est bon pendant trois ou quatre parties consécutives. Mais s’il a le malheur d’entreprendre un cinquième match de suite, il s’effondre. Les Nordiques sont au courant de la tendance, les chroniqueurs et les analystes aussi. Même moi, du haut de mes 16 ans, j’ai compris ça depuis des mois. Les séries commencent contre l’ennemi juré, le Canadien de Montréal. Avec Hextall dans les buts, les Nordiques gagnent difficilement les deux premiers matchs à Québec. Ils perdent ensuite les deux suivants à Montréal, malgré de bonnes performances de Hextall. Retour à Québec. Pierre Pagé fait fi de la tendance de toute une saison et revient avec Hextall devant les buts pour un fatidique cinquième match de suite. Les Nordiques jouent peut-être leur meilleure partie de la série, mais Hextall est faible, déconcentré, accorde de mauvais buts... exactement comme prévu ! Hextall commencera aussi le sixième match. Même scénario et les Nordiques sont éliminés. À ce jour, je suis convaincu que si Fiset avait entrepris le cinquième match, les Nordiques auraient vaincu le Canadien, éliminé ceux-ci et gagné la Coupe Stanley. La définition même d’une décision d’un entraîneur dont je ne suis pas encore revenu... et dont je ne reviendrai jamais ! »

François Gravel

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Le bâton illégal de Marty McSorley aura marqué l’histoire du Canadien.

« Lors de la finale de la Coupe Stanley en 1993, tout le monde un brin allumé dans les gradins avait remarqué la courbe banane de Marty McSorley. Assis dans les rouges avec mon ami Peter lors de la première partie au Forum, une défaite de 4-1, je lui avais fait part de mon observation sur cette évidence. C’était monnaie courante à cette époque de jouer avec un bâton illégal. Les équipes bien dirigées demandaient toutefois à leurs joueurs de remiser ces bâtons avec moins de 10 minutes à faire en troisième période ou lorsque la partie était sur la ligne. L’entraîneur des Kings, Barry Melrose, est selon moi le lauréat de la plus mauvaise décision... qu’il n’a pas prise ! À 20 ans, assis dans le salon avec mon père Bernard, je me suis levé d’un bond lorsque Demers a demandé de mesurer le bâton ! Papa, papa, je l’ai vu, c’est une courbe totalement illégale... Mon père doutait tellement, on peut recevoir nous-mêmes une pénalité ! La suite est... historique ! »

Benoit Deschamps

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Michel Therrien derrière le banc du Canadien lors de la série contre les Hurricanes de la Caroline en 2002

« L’anecdote de Richard Labbé au sujet du veston jaune de Michel Therrien me rappelle une autre erreur de l’entraîneur survenue lors de la série Canadien-Hurricanes au printemps 2002. Le CH mène la série 2-1 et le match numéro quatre 3-0, mais les Canes marquent trois fois en troisième période pour envoyer le match en prolongation. À la troisième minute de la première période de prolongation, Therrien envoie Bill Lindsay se charger de la mise en jeu profondément en zone du Canadien. Lindsay, un ailier gauche et non un centre, perd sèchement la mise en jeu face au centre des Hurricanes qui refile la rondelle au défenseur Niclas Wallin qui marque d’un tir de la ligne bleue. À une période d’une avance de 3-1 dans la série, le Canadien s’est plutôt retrouvé à égalité 2-2 et tout le momentum s’est déplacé du côté de la Caroline. Je crois que la décision de Therrien d’envoyer un ailier au lieu d’un centre naturel pour une mise en jeu d’une extrême importance était encore plus irrationnelle que celle concernant son choix de tenue vestimentaire. »

Michael Hynes

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Mario Lemieux avec les Voisins de Laval en 1984

« L’entraîneur Dave King qui boude Mario Lemieux lors du Championnat junior de 1984 sous prétexte qu’il n’avait que 16 ans et n’était pas un joueur complet ! »

Gaëtan Dessureault