(Londres) Un groupe d’experts médicaux dans le sport a critiqué mardi le « cadre » non contraignant publié mi-novembre par le Comité international olympique (CIO) sur la participation des sportifs intersexes et transgenres, qui confie aux fédérations internationales la charge de fixer leurs propres critères.

Constatant l’impossibilité pour lui de continuer à édicter des directives uniformes, comme il le faisait depuis 2003, le CIO a décidé de laisser chaque fédération « déterminer comment un athlète peut être avantagé de manière disproportionnée par rapport à ses pairs, en tenant compte de la nature de chaque sport ».

L’organisme a juste énoncé dix principes généraux devant guider les fédérations, allant de « l’inclusivité » à l’absence « d’avantage compétitif injuste et disproportionné », en passant par la « primauté de la santé » et le « droit à la vie privée ».

Ces dernières années, plusieurs cas de sportives hyperandrogènes, comme l’athlète sud-africaine Caster Semenya, ou de femmes transgenres comme l’haltérophile néo-zélandaise Laurel Hubbard, ont provoqué la controverse dans différentes disciplines.

Les 38 experts médicaux signataires du texte publié par la section « Médecine du Sport et de l’Exercice » du Bristih Medical Journal voient là une position « inspirée davantage par des considérations liées aux Droits humains que par des considérations médicales ou scientifiques ».

« Le cadre proposé en 2021 par le CIO et son “absence de présomption d’avantage” » en faveur des athlètes intersexes et transgenres est « en contradiction flagrante avec le consensus [précédent] de 2015 et les conclusions scientifiques », ajoutent-ils.

Parmi les signataires du texte figurent notamment le responsable du service médical de la fédération mondiale d’athlétisme (World Athletics), le directeur médical de l’Union cycliste internationale (UCI) et le président de la commission médicale mondiale d’aviron.

Ces derniers estiment aussi que « la majorité des fédérations internationales n’ont ni la capacité, ni les ressources, ni l’expertise nécessaire pour adopter des cadres » réglementaires sur la question, alors que ce seront à elles de justifier toute restriction d’éligibilité en fournissant la preuve d’un « avantage compétitif » ou d’un risque en termes de sécurité.

« Les auteurs pensent que le CIO doit fournir des directives » claires et demandent que le débat et les consultations se poursuivent pour arriver à « un cadre équilibré qui protège les droits des athlètes et donne aux fédérations internationales les outils dont elles ont besoin pour concilier inclusion et équité » dans les épreuves.