Dans une vidéo présentée pendant l’entracte de la tournée Gold Over America, Simone Biles offre des conseils au public composé principalement de jeunes femmes sur la façon de faire face à l’adversité.

« Réorganisez-vous, réinitialisez et tout ira bien », dit-elle.

La septuple médaillée olympique – l’une des gymnastes les plus décorées de tous les temps – sait de quoi elle parle.

Il y a trois mois, à l’autre bout du monde, Biles s’est retirée de la compétition au milieu de la finale du concours par équipe aux Jeux de Tokyo. La jeune femme de 24 ans l’a fait pour son bien-être personnel alors qu’elle luttait contre ce que l’on appelle « la perte de figure », un phénomène ne permettant pas à sa tête et à son corps de se synchroniser suffisamment pour lui permettre de faire ce qu’elle a fait en toute sécurité et mieux que quiconque dans l’histoire de son sport.

Sa décision a en outre ouvert une discussion sur le rôle qu’une bonne santé mentale joue non seulement pour les athlètes, mais pour tout le monde.

« C’était très alarmant (sur le moment), a récemment confié Biles à l’Associated Press. (Mon corps) m’a dit : “Hé, ça suffit, tu dois aller chercher de l’aide.” »

Elle l’a fait et elle est revenue le dernier jour de la compétition pour remporter une médaille de bronze à la poutre. Biles est rentrée chez elle non pas avec une poignée d’or comme elle l’a fait après sa performance époustouflante à Rio de Janeiro en 2016, mais avec quelque chose de plus précieux : une nouvelle attitude mentale.

La tournée post-olympique a également aidé. Biles n’a jamais envisagé de la remettre en question. Au contraire, elle avait besoin de cette tournée – qui s’est terminée dimanche à Boston après un sprint de 32 villes – pour l’aider, ainsi que ses coéquipières olympiques Jordan Chiles, MyKayla Skinner, Jade Carey et Grace McCallum (ainsi que les championnes du monde Chellsie Memmel et Morgan Hurd, entre autres) à sortir de la bulle hyperpressurisée de la gymnastique d’élite.

« C’est un peu cette pause dont nous avions besoin », a affirmé Biles.

La tournée a permis à Biles de renouer avec l’énergie de la foule, qui a fait défaut au centre de gymnastique Ariake sans spectateurs à Tokyo.

Lorsqu’elle a initialement annoncé la tournée à l’automne 2019, elle l’avait considérée comme une alternative à la tournée post-olympique typique organisée par USA Gymnastics. Elle voulait quelque chose de « complètement différent ».

Cette célébration d’une durée de deux heures de la gymnastique, des soins personnels et du bien-être mental semble bien adaptée à un public qui a passé près de deux ans aux prises avec le stress de la pandémie de COVID-19. La tournée a également redirigé l’attention sur le sport vers la joie de le faire simplement pour le faire.

« Je pense que nous avons définitivement changé la vision de la gymnastique parce qu’elle a une mauvaise réputation depuis quelques années maintenant, a poursuivi Biles. Donc, pour les enfants et les parents qui viennent voir le spectacle, ils se disent : “Vous pouvez toujours vous amuser.” C’est normal. »

Pour le moment, le spectacle n’est pas tout à fait terminé. La tournée Gold Over America organisera un évènement en streaming, le 4 décembre, une décision que Biles a prise dans le but de partager sa vision avec ceux qui n’ont pas pu le faire en personne.

« Au moins, nous aurons l’occasion de pouvoir être dans leur salon et de sentir qu’ils sont là avec nous », a-t-elle ajouté.