Chaque semaine, les journalistes des sports de La Presse répondent à une question dans le plaisir, et un peu aussi dans l’insolence

Appel à tous

Les membres de notre équipe se sont prêtés au jeu. Maintenant, nous voulons connaître vos rêves les plus fous ! Et vous, dans quel endroit mythique aimeriez-vous pratiquer votre sport préféré ?

Écrivez-nous

Mathias Brunet

PHOTO FOURNIE PAR LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DU TENNIS

Le stade Philippe-Chatrier à Roland-Garros, avec son fameux court de terre battue rouge

J’ai grandi en jouant au tennis sur terre battue. J’ai aussi été gardien de parcs à l’adolescence et j’entretenais ces terrains en les arrosant et en les balayant avec amour. J’ai toujours été ce type de joueur de fond de terrain, revers à deux mains, des balles très brossées, allergique au filet, et surtout allergique aux surfaces rapides. J’ai été marqué par la victoire du charismatique Yannick Noah à Roland-Garros, premier tennisman français à remporter ce mythique tournoi du Grand Chelem depuis Marcel Bernard en 1946… et toujours le dernier. J’ai souvent rêvé d’y disputer un match, ne serait-ce qu’un seul, l’ambiance parisienne, la poudre rouge sur les bas et les chaussures, dans un beau kit Lacoste… Je n’ai jamais eu la chance de couvrir Roland-Garros ni même d’assister à un match sur place. J’ai pu voir les terrains de loin, lors d’une visite à Paris, il y a mille ans, assez pour me permettre de rêver un peu…

Simon Drouin

PHOTO MICHEL SPINGLER, ASSOCIATED PRESS

L’Italien Sonny Colbrelli (au centre) a remporté la dernière édition de la mythique course Paris-Roubaix, au début du mois, tout juste devant le Belge Florain Vermeersch et le Néerlandais Mathieu van der Poel.

Comme le vieux Garden de Boston est démoli, je me tourne vers deux stades naturels où ça brasse aussi, l’un d’été, l’autre d’hiver. Comme mon poids m’interdit d’être un grimpeur, je me vois mal monter le Tourmalet ou la Croix-de-Fer sous la clameur du public. Peut-être dans la voiture-balai. Sinon, tel un Guillaume Boivin en transe, je m’imagine franchir les pavés de Paris-Roubaix en tête de course, lâcher Mathieu van der Poel dans le Carrefour de l’Arbre, et arriver fin seul sur le vélodrome. J’essaierais de ne pas pleurer autant que Sonny Colbrelli. En ski alpin, j’ai déjà eu le privilège de faire la reconnaissance de la Streif à Kitzbühel sur des skis loués. Heureusement, il n’y avait pas de spectateurs autour de la piste, seulement des skieurs et des entraîneurs concentrés. J’ai toujours été intrigué par la sensation de plonger dans le schuss d’arrivée à 120 km/h au milieu de 70 000 fans autrichiens à moitié chauds, avec idéalement la lumière verte qui s’affiche sur l’écran géant. Faudrait demander à Erik Guay.

Katherine Harvey-Pinard

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Photo de la foule survoltée du Centre Bell, lors des cérémonies d’avant-match, en avril 2017, avant le premier match de la série de premier tour opposant le Canadien de Montréal aux Rangers de New York.

Le Centre Bell ! J’ai réfléchi, essayé d’y aller avec une réponse un peu moins évidente, mais ma tête revenait toujours vers l’amphithéâtre montréalais. Probablement parce que c’est celui que j’ai vu le plus souvent. En fait, plus précisément, je voudrais vivre un match de séries face aux Leafs dans un Centre Bell plein à craquer. Les émotions que tu dois ressentir en foulant la patinoire… j’imagine que c’est indescriptible. Attention, toutefois : pas question que je garde les buts. Sensible comme je suis, je me retirerais du match après avoir accordé un premier but. J’aurais évidemment aussi pu nommer un des grands stades de soccer d’Europe, comme le Camp Nou du FC Barcelone, mais j’ai opté pour un amphithéâtre plus près de chez nous. Pardonnez le cliché !

Richard Labbé

PHOTO MIKE SEGAR, REUTERS

Vue extérieure du Madison Square Garden, de New York

Ce n’est pas comme si le Madison Square Garden avait été le théâtre de nombreux triomphes sportifs dans la modernité, mais pour mon argent, il n’y a pas beaucoup d’endroits au monde où on peut ressentir une telle ambiance des grands soirs. C’est peut-être à cause de son historique ? Ali s’est battu sur ce ring, Led Zeppelin y a filmé un concert mémorable, entre autres évènements mythiques. Et puis, on va se le dire, une marche à Manhattan dans une faune souvent digne d’un film de David Lynch pour se rendre à un match, ça n’a pas de prix. Alors qu’on me donne un chandail, je suis prêt à aller jouer là n’importe quand. Je vais même le faire gratis s’il le faut.

Guillaume Lefrançois

PHOTO PAUL RUTHERFORD, USA TODAY SPORTS

Aperçu du célèbre Monstre vert du Fenway Park de Boston

Ma seule expérience dans un amphithéâtre professionnel était au domicile des Sénateurs d’Ottawa (je ne cours plus le risque de le nommer, de peur que le nom change d’ici la publication de l’article). La LNH avait organisé un match des médias dans le cadre du match des Étoiles de 2012, ça devait être à quelque chose comme 7 h du matin et c’était vraiment une belle expérience que de jouer dans un si gros aréna. De quoi faire oublier les mauvaises décisions de la veille aux 4 jeudis. Cela dit, le baseball offre des possibilités encore plus intéressantes, car chaque stade est unique. Un match au Fenway Park serait donc un rêve pour moi et pour plusieurs de mes coéquipiers des Expos, dans la Ligue Encore. Le Monstre vert, à seulement 310 pi, est particulièrement invitant pour le frappeur gaucher toujours en retard sur la balle rapide que je suis. Mention honorable au Kauffman Stadium de Kansas City, pour le plaisir de claquer une balle dans les fontaines, mais elles sont un brin plus loin que 310 pi…

Jean-François Tremblay

PHOTO CHRISTOPHER HANEWINCKEL, USA TODAY SPORTS

Les Predators de Nashville évoluent au Bridgestone Arena de Nashville depuis leur arrivée dans la Ligue nationale de hockey, en 1998.

J’ai vu plusieurs des stades de la NFL, quelques-uns du baseball majeur, forcément plusieurs arénas de la LNH, par mes fonctions. J’ai souvent souligné à quel point l’aréna des Golden Knights de Vegas avait poussé le niveau plus loin côté ambiance. Cette fois, je veux plutôt souligner l’effort des Predators de Nashville. C’est sur leur glace que j’aimerais jouer, si j’en avais l’occasion. La foule est très, très engagée dans l’affrontement et n’hésite pas à insulter les joueurs adverses et à haranguer le gardien rival. Une ambiance qui doit être très motivante. En plus, l’aréna donne directement sur la rue Broadway, où tout se passe. Sans compter que l’aréna est bordé de la rue Demonbreun, qui n’est pas, comme on pourrait le croire, un hommage à un Guy Lafleur aux cheveux bruns. C’est plutôt une rue nommée en l’honneur de Jacques-Timothée Boucher, sieur de Montbrun, anglicisé par Timothy Demonbreun, un commerçant de fourrures canadien-français et lieutenant de la Révolution américaine. Je trouve juste amusant qu’un Canadien français du XVIIIsiècle soit reconnu comme le premier citoyen de Nashville.