Membre de l’équipe canadienne de volleyball, la Repentignoise Kim Robitaille poursuit son petit tour d’Europe depuis son saut chez les professionnelles en 2017. Après des séjours aux Pays-Bas et en Allemagne, la passeuse prendra le chemin de Quimper, en France, à la rentrée.

En bougeant à ce rythme, chaque année, elle dit avoir appris à sélectionner le « minimum » et le « nécessaire » dans ses bagages. Au sens figuré, par contre, son bagage de joueuse a pris beaucoup d’épaisseur en deux saisons. En entrevue téléphonique, la jeune femme avoue carrément qu’elle n’a « jamais été aussi en forme ».

À 27 ans, Kim Robitaille n’a évidemment plus à se soucier de ses études de kinésiologie. « C’est comme si on faisait deux jobs à temps plein », résume-t-elle en repensant à son parcours à l’Université de Sherbrooke. Après deux ans en Europe, elle est aussi parfaitement intégrée à son environnement, malgré les changements.

Il n’y a pas eu de choc culturel ou de dépaysement aux Pays-Bas, sa porte d’entrée sur le Vieux Continent. À Zwolle, à une centaine de kilomètres d’Amsterdam, elle a même joué un rôle inattendu. En étant plus âgée que la majorité de ses coéquipières, elle a été l’un des relais privilégiés par son entraîneur.

« C’était ma première année en tant que pro et, quand on vient du Canada, c’est un peu difficile de percer si on n’a pas un nom de fait. Je n’avais pas un très gros salaire », reconnaît-elle.

À Zwolle, les gens étaient chaleureux, accueillants et tout le monde parlait anglais. J’étais la seule athlète de l’extérieur, mais ça a tellement bien cliqué avec les filles. L’entraîneur et moi avions aussi beaucoup de communications par rapport à ses attentes et sa façon de voir le jeu. J’ai vraiment aimé sa vision du jeu. »

PHOTO FOURNIE PAR KIM ROBITAILLE

Kim Robitaille (9) a fait le saut chez les professionnelles en 2017.

Même si elle est « tombée en amour avec les Néerlandais », Kim Robitaille a changé de décor l’été suivant. Elle a basculé dans un univers plus compétitif en se joignant au VfB Suhl, en première division allemande. Elle y côtoyait des Américaines, des Croates, des Brésiliennes et des Tchèques.

« Aux Pays-Bas, étant donné que le niveau était plus bas et que les athlètes ne font pas ça à temps plein, on n’avait qu’un seul entraînement par jour. En Allemagne, on avait deux séances chaque jour, ce que je compare un petit peu à l’équipe canadienne pendant tout l’été. »

Grâce aux contacts de son entraîneur en Allemagne, Kim Robitaille a trouvé sa destination suivante dans les dernières semaines, soit Quimper. Après une descente en deuxième division, le club breton espère retrouver l’élite. Enthousiaste face à ce défi, elle est surtout heureuse de trouver un cadre francophone.

« Ce qui m’enchante le plus, c’est que je vais enfin pouvoir parler ma langue maternelle et me faire comprendre dans mes sentiments. La communication, ça va faire du bien mentalement, mais ça va aussi se refléter un peu plus facilement dans mon niveau de jeu. »

Confiante en l’avenir

Que vaut un passeport canadien lorsque l’on essaie de faire une carrière en Europe ? Parce que le Canada est 18e au classement mondial, il faut certainement batailler un peu plus pour trouver sa place. Mais, selon Kim Robitaille, les choses commencent à changer.

On voit l’équipe canadienne faire sa place au niveau mondial. Avec notre victoire lors de la Challenger Cup, on s’est qualifiées pour la Ligue des nations de 2020. Tranquillement, on fait notre place dans notre façon de travailler ou de voir le volleyball.

Kim Robitaille

L’été permettra d’ailleurs à l’équipe canadienne de se mettre encore davantage en valeur avec les Jeux panaméricains (du 2 au 11 août), puis un tournoi, en Russie, qui peut offrir un billet pour les Jeux olympiques de 2020.

« C’est le gros tournoi de notre été. Il y a six poules de quatre pays et le premier de chaque poule se qualifie pour Tokyo. Je crois beaucoup en nous et je crois qu’on peut y arriver dès le mois d’août sans passer par le tournoi de la dernière chance en janvier. »

Elle rêve donc aux Jeux et, dans un monde idéal, espère disputer encore trois ou quatre ans en Europe. Elle rectifie aussitôt : « On ne sait jamais ce qui peut arriver et il faut toujours avoir un plan B. Mais je voudrais faire ça le plus longtemps possible et rester en santé le plus possible. En ce moment, tout semble bien aller. »

Son petit séjour en Europe est donc loin d’être fini.