La vision a de quoi nous rappeler les films d'horreur de série B: des torches et des meutes de zombies.

C'est ce qu'on pourrait bien voir, vendredi, sur tout le parcours de la flamme olympique dans le pays. Un parcours de 106 jours qui attirera les manifestants de toutes les causes jusqu'à la tenue des Jeux olympiques d'hiver.

Lors des Jeux d'été, l'an dernier à Pékin, le parcours de la flamme olympique n'a pas échappé aux manifestants qui ont dénoncé les violations des droits de la personne en Chine, certains d'entre eux tentant même de mettre la main sur la flamme.

Mais les groupes qui envisagent de protester sur le passage de la flamme des Jeux de Vancouver 2010 disent vouloir le faire pacifiquement.

Ainsi, à Victoria, où la flamme doit arriver vendredi par avion de Grèce, les groupes opposés à la tenue des Jeux prévoient s'inspirer de l'Halloween afin de tenir une manifestation populaire et une «marche des zombies.»

«On peut bien se déguiser et faire les fous un moment, mais l'objectif n'en est pas moins sérieux, affirme Zoe Blunt, l'une des organisatrices. On le fait pour réaffirmer nos droits garantis par la Charte alors que le monde entier sera témoin de ce qui se passe ici, en cette première journée officielle des cérémonies entourant les Jeux.»

Divers groupes, qui défendent une variété de causes, promettent de manifester pendant le relais de la flamme au pays, notamment des organismes autochtones qui dénoncent la pauvreté et des opposants à la chasse aux phoques.

Sur son site internet, l'«Olympic Resistance Network» affiche un article exhortant les manifestants de tout le pays à «s'opposer au relais» de la flamme olympique. L'article, coiffé du titre «Éteindre la flamme», ne va pas cependant jusqu'à demander explicitement qu'on entrave son parcours.

Lors de Jeux olympiques passés, les manifestants ont souvent fait leur possible pour «enterrer» les discours d'officiels, comme ils l'ont fait au lancement du «train de l'esprit» en septembre dernier, à Port Moody, en Colombie-Britannique. Quelque 75 manifestants avaient alors fait tout un tintamarre et hurlé dans des porte-voix pour nuire aux discours officiels et aux présentations musicales.

Cela dit, le relais de la flamme olympique pourrait bien être un avant-goût de ce qui va se passer pendant les 17 jours que dureront les Jeux olympiques. Et il va sans dire que les mesures de sécurité seront à leur maximum.

Le Groupe intégré de la sécurité (GIS), chapeauté par la GRC, est responsable de la sécurité de la flamme et de ceux chargés de son relais, alors que les forces de police locales, qui sont dans de nombreux cas des agents de la GRC, seront responsables de la sécurité sur leur territoire.

«Les manifestants pacifiques ne nous inquiètent pas. Toutefois, nous avons mis en place des procédures pour agir contre ceux qui se livreront à des actes criminels au cours des manifestations, a déclaré le caporal Jen Allan, du GIS.

«Nous n'allons pas commenter les informations que nous avons, mais tout le monde peut voir sur l'internet que des groupes sont en train de s'organiser pour contrecarrer le parcours de la flamme, a ajouté le caporal Allan. On ne peut qu'attendre et voir comment tout ça va se passer.»

M. Allan a signalé que plusieurs policiers vont courir avec le porteur de la flamme olympique, précisant qu'ils seront vêtus aux couleurs des Jeux et ne pourront pas être repérés facilement par les manifestants.