Nous allons quitter notre place à bord de l'express Brett Favre pour un moment, si vous le voulez bien, et nous allons nous concentrer sur un club qui mérite toute notre attention et même plus: les Saints de La Nouvelle-Orléans.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, j'ai bien peu de souvenirs réjouissants à propos des Saints. Il y a eu ce match de finale de conférence à Chicago il y a quatre ans. Il y a eu l'arrivée du sauveur Reggie Bush. Il y a eu Archie Manning, le père des deux autres, qui était lui-même un pas pire quart dans son jeune temps. Il y a eu Bobby Hébert, quart et authentique héros cajun.

 

À part de ça? Pas grand-chose. La plupart du temps, les Saints ont été les Aint's, et ce n'est pas pour rien que leurs fans arrivaient au Superdome avec des sacs de papier brun sur la tête.

Mais tout ça a changé cette saison, et voici que les Saints, s'ils battent Favre et les Vikings du Minnesota demain soir au Superdome, vont se retrouver au Super Bowl pour la première fois de leur histoire.

Ça ne pourrait arriver à une meilleure ville et à de meilleurs fans. Je sais bien que les fans des Cubs ont souffert, ceux des Clippers aussi. Je sais bien que les fans du CH vont souffrir jusqu'en 2022 environ. Mais les fans des Saints ont à peu près tout vu: des clubs vraiment minables, des joueurs qui veulent juste sortir de là, des menaces de déménagement, des quarts vraiment nuls (Aaron Brooks, quelqu'un?), et un ouragan qui a détruit la ville... en plus de pousser les Saints loin de La Nouvelle-Orléans pendant toute une saison.

Comment ne pas avoir un petit faible pour eux?

C'est Reggie Bush qui devait relancer les Saints, lui qui est arrivé en ville en 2006 et qui devait être le Sauveur (un peu comme le Sauveur du Centre Bell, n'est-ce pas?). Mais dans les faits, deux hommes ont relancé les Saints: l'entraîneur Sean Payton, et le quart Drew Brees.

Payton est débarqué et a débarrassé l'équipe de cette mentalité de perdants qui la plombait depuis trop longtemps. À leur premier match au Superdome après Katrina, Payton a demandé à ce que ses gars jouent en blanc, eux qui avaient l'habitude de jouer en noir à domicile. «Parce que c'est un nouveau départ», m'avait-il expliqué à ce moment-là.

Drew Brees? Les Chargers n'en voulaient plus, trop occupés qu'ils étaient à se pâmer devant Philip Rivers, et les Saints ont dit oui merci. Brees n'a peut-être pas encore atteint le statut d'un Peyton ou d'un Brady, mais ça s'en vient. Il n'a jamais eu une saison de moins de 4000 verges depuis qu'il joue dans le bayou. Ça inclut, bien sûr, une saison de 5069 verges en 2008...

On pourrait passer des heures à analyser ce Vikings-Saints de tous les angles, mais au bout du compte, j'ai l'impression que ça revient à une chose: après toutes ces années de misère, cette saison est enfin la saison des Saints. Brees rayonne, la défense est en santé, et même Reggie Bush, qui commençait à avoir l'air d'un flop, s'est réveillé en finale de division face aux Cards.

Ça fête souvent sur Bourbon Street, mais j'ai l'impression que ça va fêter encore plus fort demain soir.

Évidemment, le scénario parfait, ce serait Saints-Colts (avec mes excuses aux 567 988 nouveaux fans de Brett Favre au Québec). Scénario parfait parce qu'on aurait au Super Bowl les deux meilleures équipes de la NFL. Numéro un contre numéro un. Que demander de plus?

Sauf que les Colts ont un léger obstacle sur la route: ces surprenants Jets, qui ont pris part aux séries grâce, justement, aux Colts et à leurs réservistes. S'il fallait que les Jets se permettent d'aller gagner ça demain à Indy...

Mais je ne suis pas sûr que ça va arriver. Les Jets ont une défense de très grande qualité, mais face aux Colts, tôt ou tard, ils vont devoir marquer des points. Et c'est un quart recrue, Mark Sanchez, qui va devoir les mener jusque dans la zone des buts. Sur la route en plus. Pas sûr que j'aime ça.

Les prédictions du week-end, donc: les Saints et les Colts. Probablement.