De Sergio Agüero à Alexandre Pato en passant par Sebastian Giovinco, les Jeux de Pékin servent de banc d'essai aux joueurs des trois favoris du tournoi olympique, le Brésil, l'Argentine, et l'Italie, qui devraient atteindre la maturité lors du Mondial de 2010 en Afrique du Sud, et peut-être même en être les principales vedettes.

La capitale chinoise sera sans doute considérée dans deux ans comme le berceau générationnel des équipes d'Argentine et du Brésil, les deux grands rivaux du continent sud-américain ayant mis le paquet pour leurs sélections olympiques: l'Albiceleste veut conserver son titre acquis à Athènes tandis que la Seleçao cherche à garnir sa vitrine à trophées du seul qui lui manque encore.

De manière significative, Dunga dirige les A et les olympiques pour le Brésil, et l'entraîneur des moins de 23 ans argentins, Sergio Batista, a pu travailler de concert avec le sélectionneur des A, Alfio Basile, et puiser dans son réservoir.

«Le tournoi est très important pour l'avenir», estime d'ailleurs Julio Grondona, le président de la Fédération argentine (AFA), sachant que les compétitions de jeunes servent de tremplin à l'équipe A, comme le Mondial des moins de 20 ans, remporté six fois par les +Gauchos+ sur 16 éditions. Avec à la clef quelques révélations, comme Maradona (1979), Saviola (2001), Messi (2005) et Agüero (2007).

Messi-Agüero

L'équipe du capitaine Juan Roman Riquelme mêle des joueurs des deux derniers triomphes, les générations Messi (avec Oscar Ustari, Ezequiel Garay, Pablo Zabaleta et Fernando Gago) et Agüero (Federico Fazio, Ever Banega, Angel di Maria, Lautaro Acosta et Sergio Romero).

La plupart d'entre eux devraient se retrouver en Afrique du Sud. Il y aura notamment une place à prendre en défense centrale après la retraite de Roberto Ayala, et elle pourrait échoir à Garay, recruté pour 10 millions d'euros par le Real Madrid (et prêté à Santander). Messi et Agüero, déjà appelés en A, profitent des Jeux pour parfaire leur complicité en attaque.

Dans les buts, Roberto Abbondanzieri a déjà 35 ans, et son successeur sera sans doute Ustari ou Romero. Pareil pour Javier Zanetti, qui pourrait céder son couloir droit à Zabaleta.

Côté brésilien, Dunga veut imprimer sa marque en remportant les Jeux, un tournoi «plus difficile à gagner que le Mondial parce qu'il y a peu de temps de préparation», selon lui.

Sous pression en raison de ses résultats médiocres en qualifications au Mondial-2010, il pourrait injecter du sang neuf olympique chez les A. Les milieux défensifs Anderson de Manchester United et Lucas Leiva de Liverpool se positionnent déjà pour remplacer Gilberto Silva, 33 ans.

Jo-Pato

En attaque, les sveltes Jo (Manchester City) et Pato (AC Milan) menacent la chasse-gardée des puissants Adriano et Julio Baptista. Avec les virtuoses Robinho et Diego en soutien, sans oublier Ronaldinho qui a «retrouvé le sourire» à Pékin, dixit Dunga, les contours de la future Seleçao s'avèrent alléchants.

En Italie aussi, certaines jeunes pousses ont toutes les chances de passer par Le Cap, que ce soit l'avant-centre Giuseppe Rossi, auteur d'une belle saison avec Villarreal, ou Sebastian Giovinco, perle de la Juventus.

A 21 ans et du haut de son mètre 64, l'attaquant ou milieu du club turinois (prêté la saison dernière à Empoli) est déjà comparé à Roberto Baggio, tandis que l'ancien meneur de jeu Gianfranco Zola l'a adoubé comme son possible «successeur».

Autres joueurs dont on reparlera si leurs pays se qualifient: le Nigérian Promise Isaac, l'Ivoirien Salomon Kalou, déjà présent à la Coupe du monde allemande de 2006 et souvent titulaire à Chelsea, ou encore les Américains Freddy Adu et Jozy Altidore.