Liu Xiang a plus de pression avant de défendre son titre olympique du 110 m haies à domicile que l'Australienne Cathy Freeman avant de conquérir l'or aux Jeux de Sydney en 2000, estime l'ancien double champion du monde de la discipline Colin Jackson.

«Les circonstances étaient à peu près identiques», juge le Britannique dans une interview au site internet de la Fédération internationale (IAAF). «Je sentais bien la pression que Cathy endurait, mais dans son épreuve, si vous êtes le meilleur, rien ne va se mettre en travers de votre voie. Vous allez gagner. Par contre, sur les haies hautes, même si vous êtez le plus rapide au départ de la course, les choses peuvent mal tourner.»

«Les haies ne sont pas seulement hautes, elles sont aussi très lourdes, précise Jackson. Quand vous avez un peu de pression sur les épaules et que vous ne réagissez pas assez vite pour les éviter, elles vont vous mordre. Il suffit donc d'une seule erreur sur l'une d'entre elles et la course est terminée. Ce n'est pas seulement une question de technique, mais aussi de mental et de physique. Sur les haies hautes, il faut être relâché.»

Pour l'ancien détenteur du record du monde, si «beaucoup d'athlètes peuvent gagner» la finale du 110 m haies, «un seul peut perdre et c'est Liu Xiang», en raison de la pression «incroyable» qui va peser sur ses épaules.

«Malheureusement, quand vous portez les espoirs de toute une nation, vous ne pouvez pas vous échapper», déclare-t-il. «Partout où il va, il tombe toujours sur des Chinois. Il ne peut pas se cacher. S'il gagne, il pourra se reposer le reste de sa vie. Mais s'il perd, la situation pourrait être très différente. Il y aura donc beaucoup de choses en jeu durant ces 12 sec 90.»

Et la pression a encore augmenté depuis que le Cubain Dayron Robles a ravi à Liu son record du monde il y a deux mois.

«Maintenant, il sait que si Robles court à son meilleur niveau, le Cubain peut le battre», ajoute Jackson.