Pour le capitaine de l'équipe d'Argentine Juan Roman Riquelme, le tournoi olympique de Pékin se présente comme une dernière occasion de se racheter d'une carrière internationale mitigée, entre expérience européenne manquée et parcours cahoteux en sélection.

«Ces jeux Olympiques sont particuliers parce que c'est une première pour moi et que c'était le seul tournoi que je n'avais pas encore disputé», a observé le milieu offensif à la technique de surdoué.

S'il ne s'avance pas trop sur son cas personnel, le joueur de 30 ans estime que «gagner la médaille (d'or) ne sera pas facile parce qu'on en exige plus de l'Argentine». La pression pour les tenants du titre est certaine.

Et pour leur capitaine, idem. Son histoire avec l'Albiceleste est mouvementée, surtout depuis la Coupe du monde 2006 (élimination aux tirs au but par l'Allemagne en quart) qu'il a traversée sans éclat, lui valant une avalanche de critiques au pays. A tel point qu'il prit sa retraite internationale peu après, blessé par les lazzis qui avaient d'ailleurs valu à sa mère des problèmes de santé.

Revenu en sélection, il mène ensuite l'Argentine en finale de la Copa America 2007 au Venezuela en marquant cinq buts, mais s'y incline lourdement face au Brésil (3-0). Sa lenteur et son faible rendement lors des grands rendez-vous reviennent en leitmotiv dans la presse. Difficile de porter le maillot blanc et ciel floqué du N.10 qu'avait enfilé Maradona. A tel point que les Argentins se divisent désormais en pro et anti-Riquelme.

En club, ses séjours au FC Barcelone et à Villarreal se sont soldés par des échecs. En réalité, le meneur de jeu n'arrive à briller avec constance qu'avec le club de son coeur, Boca Juniors, avec lequel il empile performances de haute volée et titres à foison (trois championnats, trois Copa Libertadores, une Coupe intercontinentale).

A la tête d'une équipe jeune mais constellée de vedettes ou de grands espoirs (Messi, Mascherano, Agüero, Gago, Lavezzi etc.), voici une nouvelle - et dernière ? - occasion de se réconcilier, depuis les antipodes, avec la moitié de l'Argentine.