Après avoir surclassé l'Espagne (119-82) samedi, les Etats-Unis s'annoncent plus que jamais comme les grandissimes favoris du tournoi olympique de basket-ball messieurs à Pékin.

Avec le temps on a appris à devenir prudents, mais cette fois on voit mal comment le titre pourrait leur échapper. Sans pitié avec le vice-champion du monde grec (92-69) jeudi, ils ont laissé samedi le tenant du titre mondial à 37 points! Le tout en dégageant une force qui pousse à croire que rien ni personne ne pourra les empêcher de mettre enfin un terme à une disette qui dure depuis 2000.

A l'heure d'attaquer le tournoi, il y avait principalement deux inconnues qui auraient pu mettre en péril leur «opération rédemption». D'abord, leur réelle implication dans ce tournoi. Puis, leur éventuelle faiblesse dans le secteur intérieur où ils manquent d'un vrai pivot lourd.

Après quatre matches, l'Amérique a de quoi être rassurée. Au niveau de l'engagement, il n'est aujourd'hui plus permis de douter. C'est spectaculaire mais aussi appliqué et sérieux. L'attitude est bonne cette année, ce qui n'était pas forcément gagné d'avance.

Les stars NBA avaient certes clamé haut et fort leur motivation. Mais ils avaient également procédé de la sorte lors de leurs précédentes sorties internationales et il restait à transformer les paroles en actes. Ainsi que gérer l'ego de toute cette pléiade d'étoiles qui doit se partager le parquet.

LeBron James, le leader

Quant à la deuxième faille potentielle, elle n'en est finalement pas une. D'abord parce que Dwight Howard et Chris Bosh réalisent un travail de titan dans la raquette, notamment en défense. Puis parce que la défense agressive des ailiers US empêche la plupart du temps leurs adversaires de mettre la balle à l'intérieur.

Face à l'Espagne, le Team USA a ainsi volé douze ballons rien qu'en première mi-temps, lui permettant d'installer son jeu rapide et de tuer dans l'oeuf les systèmes adverses, tellement la pression est forte sur le porteur de balle.

Une fois ces deux conditions - attitude et secteur intérieur - remplies, les Etats-Unis deviennent vite irrésistibles avec, sur le parquet, les meilleures individualités du monde, dont émerge un vrai leader, LeBron James, qui est à l'origine de la plupart des échappées belles de son équipe.

A 23 ans, l'ailier des Cleveland Cavaliers démontre une maturité énorme, lui qui fut de la débâcle des Jeux d'Athènes il y a quatre ans et du nouveau désastre au Mondial japonais en 2006.

Porte-voix de l'équipe, il est assisté dans sa tâche par un Kobe Bryant exemplaire de sobriété qui ne prend même pas la moitié des shoots qu'il réclame aux Los Angeles Lakers.

Ajoutez-y les Dwayne Wade, Carmelo Anthony, Chris Paul ou Jason Kidd et vous retrouvez une équipe qui, si elle ne sera plus jamais tout à fait une «Dream Team», y ressemble fortement.