La Russe Yelena Isinbayeva, qui a battu son record du monde à la perche (5,04 m), et le Jamaïcain Asafa Powell, auteur de la 4e performance de la saison sur 100 m (9.82 avec vent nul), mardi lors du Super Grand Prix de Monaco, ont montré qu'ils étaient en forme olympique.

A 17 jours des Jeux de Pékin, la Portugaise Naide Gomes (7,12 m à la longueur) et la Jamaïcaine Melaine Walker (53.48) ont également pris rendez-vous, en établissant les meilleures performances mondiales dans leurs disciplines. En revanche, la 3e MPM réussie par le Kényan Daniel Kipchirchir Komen sur 1500 m (3:31.49) ne pourra qu'aviver ses regrets de ne pas s'être qualifié lors des sélections kényanes.

Isinbayeva, elle, est plus que jamais confiante à l'heure de défendre son titre. La Russe, également double championne du monde, a amélioré d'un centimètre le précédent record qu'elle avait établi le 11 juillet dernier à Rome pour sa rentrée estivale.

Il s'en est fallu de peu car, comme à Londres vendredi dernier, la barre a tremblé, mais cette fois-ci elle n'est pas tombée.

Avec ce 23e record du monde (13 en plein air, 10 en salle), elle se rapproche des 35 de l'Ukrainien Sergueï Bubka, qu'elle ambitionne de dépasser un jour.

Pour cela, elle a rejoint fin 2005 l'ancien entraîneur de Bubka, Vitaly Petrov. Pendant deux ans, beaucoup ont douté de la pertinence de ce choix, car si Isinbayeva a encore battu trois fois son record du monde en salle, elle ne sautait plus aussi haut en plein air.

Avec deux records du monde en moins de trois semaines, dont un particulièrement impressionnant à Rome, où elle était une dizaine de cm au-dessus de la barre, la «tsarine» a confirmé qu'elle était de retour aux affaires.

Powell a «de la marge»

Powell aussi est en «très bonne forme». «J'ai le record du monde dans les jmabes», a-t-il lancé après sa course. Crédité d'un temps de réaction moyen (151/1000e), le Jamaïcain a surtout impressionné quand il a accéléré à mi-parcours et pour mieux «travailler son finish», il n'a pas relâché son effort avant la ligne.

«Je suis très impressionné par ma course, satisfait de la manière», dit-il. «Mais bien sûr, il y a encore une marge de progression».

Powell améliore de 6 centièmes son ancien meilleur temps 2008 (9.88), réussi mardi dernier à Stockholm. Il était alors devenu le premier homme à battre sur la ligne droite son compatriote Usain Bolt, qui lui a ravi son record du monde (9.72) le 31 mai à New York.

Ce soir-là, Bolt avait bénéficié d'un vent très favorable (1,7 m/s), alors qu'il était nul mardi à Monaco. Le chrono de Powell vaut donc sans doute nettement mieux que la 4e performance de la saison.

Il lui permet de renforcer sa confiance à 17 jours des séries du 100 m, un élément décisif quand on sait que le Jamaïcain n'a jamais répondu présent en grand championnat. Cinquième aux Jeux d'Athènes en 2004, il avait pris une décevante 3e place aux Mondiaux-2007 remportés par Tyson Gay.

Mais s'il a retenu la leçon, il sera un redoutable adversaire pour l'Américain et Bolt, qui doit encore confirmer sa participation sur la ligne droite.