Elena Dementieva s'est fait une grosse frayeur mardi contre sa compatriote russe Nadia Petrova avant de se qualifier pour sa première demi-finale à Wimbledon en trois sets 6-1, 6-7 (6/8), 6-3.

Alors qu'elle menait 6-1, 5-1 après avoir totalement dominé son adversaire, la joueuse, connue pour sa fragilité mentale, a été rattrapée par ses démons.

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La Moscovite s'est remise à servir aussi mal qu'il y a quelques années et a laissé revenir Petrova à 5-5. Dans le tie-break, elle a manqué deux balles de match d'affilée à 6 points à 4 et s'est laissée entraîner dans un troisième set par la N.18 mondiale, peu en vue ces derniers temps.

Dementieva restait sur une expérience douloureuse à Roland-Garros, où elle avait perdu en quarts de finale contre Dinara Safina après avoir raté une balle de match.

«Je me suis dit: Oups, voilà que ça recommence... Après je me suis dit, je veux vraiment gagner, je ne veux pas revivre ça», a-t-elle raconté. «J'ai essayé d'oublier immédiatement ce qui venait d'arriver. Contre Dinara je n'avais pas joué le 3e set. Là, je me suis battue...»

«C'est grand»

Après la débâcle des vedettes, Ana Ivanovic et Maria Sharapova en tête, la Russe de 26 ans est la joueuse la mieux classée restant en course, mais pas pour autant la favorite. Pas très à l'aise sur gazon, elle n'avait atteint qu'une fois les quarts de finale en neuf participations.

«C'est grand pour moi», dit Dementieva. «Contre Venus, toute la pression sera sur elle. Elle est la tenante du titre et je n'ai rien à perdre.»

Ce résultat confirme son retour au premier plan après deux années difficiles. Une des initiatrices de la percée russe dans le tennis féminin avec deux finales à Roland-Garros et à l'US Open en 2004, elle n'était plus allée en demi-finale d'un tournoi majeur depuis l'US Open en 2005.

Tombée au 17e rang mondial au milieu de l'année dernière, la Moscovite a commencé une belle remontée en gagnant le tournoi de sa ville natale en novembre. Un renouveau confirmé cette année par de très bons résultats (victoire à Dubai, finale à Berlin et à Istanbul).

Dementieva a notamment fait de gros progrès au service, son gros point faible au début de sa carrière, mais le match de mardi a montré que ces acquis étaient fragiles.

En demi-finale, elle ne sera pas favorite face à la tenante du titre Venus Williams, qui a battu la Thaïlandaise Tamarine Tanasugarn en deux sets 6-4, 6-3.