Clémence Corriveau a grandi dans une famille de 10 enfants. « Avec ma mère, on faisait tout ! Les mitaines, les foulards, le tissage… J’ai donc une appréciation particulière pour le travail réalisé par les artisans et j’ai toujours aimé magasiner dans les boutiques d’artisanat. »
Outre son amour pour le savoir-faire local, elle est sensible depuis longtemps à la préservation de la nature et elle a d’ailleurs longtemps travaillé en tant que designer de jardin spécialisée dans les jardins écologiques aux États-Unis, à une époque où on en parlait encore peu. Le travail de la terre et le transport des plantes devenant trop lourd, elle décide de tourner la page, mais est encore trop jeune pour prendre sa retraite. Elle choisit donc d’ouvrir une boutique en Estrie, d’où elle est native, un rêve qu’elle caresse depuis longtemps. « Je trouvais que c’était dommage qu’il y ait peu d’endroits pour promouvoir les artisans à Magog. »
Elle en recrute alors pour nourrir sa boutique, signe un bail, mais ne peut pas ouvrir son échoppe, car la COVID-19 est arrivée le temps de restaurer le local. « Les deux premières années ont été catastrophiques ; cependant, j’ai quand même survécu parce que les pièces étaient en consignation. L’an dernier, l’immeuble près de ma boutique s’est libéré et j’ai pu l’acheter. » Des rénovations majeures se sont avérées nécessaires, mais en acquérant cette bâtisse située au 70, rue Principale Ouest à Magog, elle évite de payer des loyers à perte et la superficie de son espace a doublé, ce qui lui donne l’occasion de présenter encore plus de créations.
Un objet, une histoire
Mobilier, céramique, verrerie, sculptures, objets utilitaires, peintures, toutous, vêtements… elle expose les réalisations de 46 artisans et artistes, la majorité vivant dans la région, et offre ainsi des produits de qualité pour tous les styles, tous les âges, dans une vaste gamme de prix.
Sa boutique est un cadeau en soi, parce que non seulement elle encourage le travail d’ici, mais elle peut aussi raconter au visiteur l’histoire qui se trame derrière chaque objet.
À ses débuts, Clémence a puisé dans le répertoire des artisans des métiers d’art du Québec pour alimenter son commerce, mais aujourd’hui, ce sont eux qui la sollicitent. « Il faut que les pièces m’impressionnent et qu’elles aient un rapport avec l’environnement en s’inspirant de la nature ou parce qu’elles sont faites de produits recyclés. »
Un lieu qui fait du bien !
Clémence se fait remplacer à l’occasion par des amis, mais sa passion est telle qu’elle est présente sept jours sur sept dans son établissement. « Ce qui me donne le plus de satisfaction, c’est de voir les réactions des gens face aux pièces d’un artiste en découvrant qu’il y a des talents extraordinaires dans la région, qu’il s’agisse d’œuvres muséales ou d’objets utilitaires. C’est fascinant et je suis heureuse de les entendre me dire qu’ils se ressourcent en venant ici. »