Il y a des enfants si choyés qu'on aimerait parfois être à leur place ! Pas parce qu'ils reçoivent une peluche grandeur nature ou un iPad à 10 ans. Mais parce qu'ils ont la chance d'avoir des parents bricoleurs et inventifs qui pensent à leur bonheur... Voici quatre histoires de cabanes, toutes différentes, toutes magiques.

La coloniale: petite grange en ville

En vidéo, la cabane de Jules et Marguerite

Un papa bricoleur en or a construit comme cabane à ses enfants une grange coloniale rouge et jaune.

Jeune, avec ses frères, Yves St-Jean bâtissait des refuges chaque été avec des restes de matériaux que son père, entrepreneur, rapportait à la maison. 

Pour ses enfants, il a d'abord constaté que les branches du gros arbre étaient trop hautes pour servir. Il a donc opté pour une cabane au sol de deux étages, pour être suffisamment haute.

Nous n'avons pas de piscine, mais une cabane dont on se sert tout l'hiver!», lance aujourd'hui M. St-Jean.

Munie de portes en cèdre, de vraies fenêtres, d'un petit balcon à l'étage, de vraies poignées à clenche, la petite maison est à croquer. Elle fait 4 pieds sur 7 pieds de hauteur.

À l'intérieur, M. St-Jean a assemblé deux tables rabattables, des bancs, des étagères. Il a fait des moustiquaires et installé un toboggan. C'est le voisin qui l'a aidé à monter le toit en bardeaux de cèdre, muni d'un pignon à quatre versants, avec une pépine.

J'ai fait mes recherches sur les granges coloniales. Les proportions ont été respectées. Et les couleurs aussi. En plus, ce sont des panneaux indépendants, faciles à démonter au cas où.»

Le classique: un perchoir dans le jardin

Quand Marielle Teasdale et Rock Samson nous ont envoyé une photo de leur cabane dans les arbres devant la rivière Chaudière, à Saint-Nicolas, on s'est dit: en voilà toute une! 

Une façon d'inciter Kami, leur petite-fille de 7 ans, à venir les voir souvent? Mme Teasdale rit à la question. Elle est bien fière de dire que Kami (qui signifie «elfe du jardin» en japonais) vient tous les jours! «Kami a toujours adoré le jardin. Elle y passait son temps. Son grand-père a pensé à faire une cabane l'an dernier en regardant les chênes.» 

En effet, les arbres sont idéalement regroupés dans ce cas-ci avec quatre troncs sortant de la même souche. M. Samson a posé des ancrages métalliques sur chacun des troncs, sur lesquels il a fixé ses madriers.

Ça fait vraiment comme une terrasse. Au lieu des colonnes, ce sont des troncs.» 

Le plus beau? Deux des arbres passent carrément dans la cabane! 

La petite maison est tout en cèdre, avec un toit en bardeaux. La fillette est comblée, nous avoue sa grand-mère.

Elle aime lire là-haut, avec ses couvertures. Cet été, elle fera des pique-niques avec ses amies.»

Photo: Patrice Laroche, Le Soleil

La cabane de Kami, 7 ans, devant la rivière Chaudière.

La médiévale: les vrais enfants-rois!

Grand-papa Gagnon est descendu du Saguenay vers Saint-Jean-sur-Richelieu pour aider ses filles Claudia et Marie-Josée à construire une cabane pour leurs enfants. Claudia est dessinatrice et a imaginé rien de moins qu'un château!

«Je voulais quelque chose autant pour les garçons que pour les filles. Alors un château, c'est unisexe! Et mon fils aime les chevaliers.»

«Claudia s'est inspirée d'une photo. Donc, grand-papa et elle avaient des mesures à respecter. Ils ont pris une partie des matériaux en récupération: du contre-plaqué peint en gris, des restes de bois traité, quelques madriers neufs. Les créneaux sont réalisés avec des planches de 3/4 de pouce (des restes de clôture). Son talent de dessinatrice a fait le reste: pans de muraille en faux-fini, une porte peinte, également en faux-fini, une fausse moulure de cheminée avec des chandeliers autocollants!

Les flambeaux sont en fait des lanternes solaires peintes en noir avec de l'acétate coloré, jaune, découpé en forme de flammes. Ça s'allume le soir!»

Le plus beau de l'histoire? La maison des Gagnon-Boisvert est vendue, mais le château est exclu de l'acte de vente. La famille déménage ailleurs à Saint-Jean.

«On peut démonter la maison facilement. Les deux parties, la tour et le carré, sont vissées ensemble.»

Papi Gagnon a aussi fait une belle surprise à sa fille Marie-Josée. Il est arrivé chez elle, sur la Rive-Sud avec une cabane construite au Saguenay à la manière des maisons préfabriquées, en pièces détachées... 

Elle est faite en bois de grange, ce qui lui donne un cachet indéniable. Les planches proviennent en fait de la grange du grand-père maternel! La maisonnette mesure 5,4 pieds de large et près de 6 pieds de haut.

Photo: Bernard Brault, La Presse

Le château en contre-plaqué fait le bonheur de Louis-David et d'Évelyne Boisvert. On y trouve même une trappe pour les prisonniers!

La secrète: tranquilles... sous la terrasse

En vidéo, la cabane de Maxine

Au départ, Élène Levasseur et son conjoint voulaient un carré de sable pour leur fille. Pour cela, ils devaient sacrifier leur petit coin de jardin de fines herbes. Mais Mme Levasseur, designer en environnement, avait les outils pour concocter un aménagement intéressant, incluant un toit vert...

On voulait avoir notre jardin à portée de main, près de la cuisine, sans avoir à descendre les marches, donc il fallait agrandir la terrasse. Mais ça dégageait de l'espace en dessous.»

En une soirée, l'idée d'inventer une cabane à toiture verte avait fait son chemin. 

La cabane, conçue par madame, a été construite avec son conjoint. Et avec les conseils, ainsi que les membranes pour toit vert, d'Antoine Trottier, de La ligne verte.

Le balcon est déposé sur le sol. Il y a une colonne qui descend là et finit en pied d'éléphant. Le banc dans la cabane est né là, à partir de cette colonne.»

Les parents de Maxine (4 ans) et Mahée (2 ans) ont utilisé du pin teint à l'eau. Élène Levasseur a travaillé un pan de mur de manière semi-ajourée avec des cubes qui tournent, comme dans les modules de jeux.

Photo fournie par Élène Levasseur

En refaisant la terrasse pour inclure un jardin d'herbes tout près de la porte, on a utilisé l'espace en dessous pour une jolie cabane!