(Zagreb) Le premier ministre croate Andrej Plenkovic, qui dirige le pays depuis 2016, a été désigné vendredi par le chef de l’État pour former un nouveau gouvernement, après les législatives du mois dernier, a-t-il annoncé sur le réseau social X.

« Après avoir remis (au président du pays Zoran Milanovic, NDLR) les signatures de 78 députés élus […] à l’Assemblée, j’ai obtenu le mandat pour former le gouvernement croate », a écrit M. Plenkovic.

Ce pro-européen de 54 ans, chef de l’Union démocratique croate (HDZ, conservateurs), avait annoncé mercredi un accord de coalition avec une formation de droite nationaliste, le Mouvement patriotique (DP).

L’alliance avec le DP pourrait faire basculer ce pays membre de l’Union européenne et de l’OTAN – principalement gouverné par le HDZ depuis l’éclatement de la l’ex-Yougoslavie en 1991 – vers la droite, après l’orientation centriste donnée par Andrej Plenkovic.

M. Plenkovic, qui doit ainsi entamer son troisième mandat à la tête du gouvernement, dispose désormais de 30 jours pour former son cabinet, qui sera soumis au vote du Parlement, dont la session inaugurale a été convoquée pour le 16 mai.

Arrivé en tête du scrutin du 17 avril, en s’assurant 61 des 151 sièges au Parlement, le HDZ a réussi à négocier la mise en place d’une majorité avec le DP (14 élus) et compte sur le soutien de plusieurs députés représentants les minorités.

Arrivé en deuxième position, avec 42 sièges, le Parti social-démocrate (SDP) a également essayé de forger une coalition, sans succès.

Le DP, connu pour sa rhétorique nationaliste et anti-immigration, a insisté sur une série de dispositions, y compris l’exclusion de la coalition du principal parti de la communauté serbe, le SDSS, un allié traditionnel de M. Plenkovic.

Les relations avec la minorité serbe restent sensibles depuis la guerre d’indépendance (1991-1995) qui a opposé la Croatie à des Serbes soutenus par Belgrade.

Mais M. Plenkovic a affirmé mercredi que « l’orientation de la Croatie et son caractère inclusif ne changeront pas ». « Je suis là. Nous avons fait d’énormes progrès en matière de réconciliation et de dialogue, en particulier avec la minorité serbe », a-t-il assuré.