(Washington) Un influent sénateur américain s’est dit dimanche « optimiste » sur la possibilité d’un accord à la chambre haute portant sur une nouvelle enveloppe d’aide cruciale pour l’Ukraine, mais contre laquelle les républicains exigent un durcissement des mesures migratoires aux États-Unis.

Alors que le président Joe Biden a durement attaqué les élus républicains qui bloquent pour l’instant sa demande d’une enveloppe supplémentaire de 61 milliards de dollars pour Kyiv, d’intenses négociations se poursuivent ce week-end, le Sénat ayant repoussé ses congés de fin d’année pour trouver un compromis.  

« Je suis très optimiste », a déclaré sur CNN Joe Manchin, sénateur démocrate centriste, en indiquant avoir parlé à ses collègues des deux bords. « Ils avancent dans une direction très positive. »

Le Congrès américain a débloqué des aides faramineuses pour l’Ukraine depuis l’invasion russe en février 2022, mais la Maison-Blanche a prévenu qu’elle serait « à court d’argent » d’ici la fin de l’année pour soutenir Kyiv.

Les démocrates sont favorables à cette nouvelle aide, mais les républicains réclament en échange de leur soutien un durcissement majeur de la politique d’immigration. Joe Biden avait déclaré être prêt à des « compromis importants » sur ce sujet afin de permettre un déblocage de la situation.

Le sénateur républicain Lindsey Graham, très conservateur, s’est lui montré moins optimiste que son collègue dimanche. « Nous ne sommes pas proches du tout d’un accord », a-t-il dit sur NBC, estimant que les négociations devraient se poursuivre « l’année prochaine ».  

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Le sénateur républicain Lindsey Graham, très conservateur, s’est lui montré moins optimiste que son collègue dimanche.

« Je n’aiderai pas l’Ukraine, Taïwan ou Israël tant que nous ne sécuriserons pas notre frontière », a-t-il martelé.  

Mais selon Joe Manchin, un compromis pourrait être adopté grâce aux voix de sénateurs des deux partis sans le soutien des élus très à droite ou à gauche, qui « ne voteront pas en faveur quoique nous fassions ».

Cette semaine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky était en visite à Washington pour exhorter les élus américains à se mettre en ordre de marche avant la fin de l’année.  

Joe Biden a averti mardi, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue ukrainien, que le président russe Vladimir Poutine « comptait » sur le fait que l’aide américaine à l’Ukraine s’arrête. « Nous devons lui prouver qu’il a tort », a-t-il martelé.