(Washington) Le président américain Joe Biden a jugé mardi « scandaleux » qu’une femme à la grossesse risquée ait dû quitter le Texas, où les IVG sont interdites sauf rares exceptions, pour pouvoir avorter.

« Aucune femme ne devrait être obligée de saisir la justice ou de fuir son État d’origine simplement pour recevoir les soins dont elle a besoin. Mais c’est exactement ce qui s’est passé au Texas à cause de responsables républicains élus, et c’est tout simplement scandaleux. Cela ne devrait jamais arriver en Amérique, point final », a dit le président démocrate dans un communiqué.

Enceinte d’environ 21 semaines, la Texane Kate Cox, 31 ans, a récemment eu la confirmation que son fœtus était atteint de trisomie 18, une anomalie chromosomique associée à des malformations graves.

Il risque de mourir in utero et même si la grossesse va à son terme, la probabilité que le bébé soit mort-né ou meure quelques jours plus tard est élevée.

Selon son médecin, cette grossesse menace en outre la santé et la fertilité de Mme Cox. Mais une IVG lui a été refusée en raison des lois contre l’avortement au Texas, ses médecins lui disant avoir « les mains liées » selon sa plainte.

Après « des montagnes russes juridiques » – une juge lui a d’abord accordé d’avorter, mais la Cour suprême du Texas a bloqué sa décision – Kate Cox a quitté cet État conservateur pour obtenir l’IVG d’urgence qu’elle réclamait.

Cette affaire illustre le casse-tête auquel patientes et médecins sont confrontés depuis l’annulation par la Cour suprême des États-Unis de la garantie fédérale du droit à l’avortement en juin 2022. Depuis, plusieurs États américains ont restreint voire interdit les IVG.

Le président Biden a dénoncé « le chaos légal et médical dans des États comme le Texas, le Kentucky et l’Arizona, conséquence directe » de la décision l’an dernier du temple du droit américain.

« Comme nous avions dit que cela se produirait, la santé et la vie des femmes sont maintenant en jeu », a-t-il poursuivi.

Le Texas interdit toutes les IVG, y compris en cas d’inceste ou de viol. Seule exception : en cas de danger de mort ou de risque de grave handicap pour la mère. Mais les défenseurs du droit à l’avortement affirment que les exceptions sont trop floues et que les médecins sont terrifiés à l’idée d’être poursuivis en justice s’ils pratiquent un avortement.

Au Texas, les médecins encourent jusqu’à 99 ans de prison, 100 000 dollars d’amende et la révocation de leur licence médicale s’ils pratiquent une IVG hors du cadre défini par la loi.