(Mexico) Les États-Unis ont annoncé des sanctions contre des Mexicains accusés de faire partie d’un réseau de trafic du fentanyl, drogue de synthèse qui tue par milliers aux États-Unis, a annoncé mercredi la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, en visite à Mexico.

Les nouvelles mesures annoncées par le Trésor américain ciblent 15 individus et deux entreprises liées au cartel du narcotrafiquant mexicain Beltran Leyva.

« Ce cartel a transporté pendant des décennies des quantités de tonnes de cocaïne et de méthamphétamine aux États-Unis. Désormais, il produit et transporte du fentanyl également », a déclaré Mme Yellen en visite à Mexico jusqu’à jeudi.

« Les opiacés, dont les opiacés de synthèse comme le fentanyl fabriqué illégalement, sont les plus meurtriers, tuant plus de 1500 personnes par semaine », a poursuivi Mme Yellen, selon qui le fentanyl est la première cause de mortalité des 18-49 ans aux États-Unis.

Lors de sa visite, la secrétaire au Trésor a rappelé les enjeux internationaux de la lutte contre le fentanyl : « Aujourd’hui, la majorité des précurseurs chimiques du fentanyl fabriqué illégalement viennent de Chine et sont transformés en fentanyl au Mexique. Le fentanyl est alors introduit en contrebande à travers la frontière aux États-Unis ».

Le secrétaire d’État, Antony Blinken, a relevé que les mesures prises en coordination avec le Mexique « soulignent le besoin d’une coopération internationale continue ».

Mme Yellen doit rencontrer jeudi le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, et le secrétaire (ministre) aux Finances, Rogelio Ramírez de la O.

Elle a rencontré mercredi la gouverneure de la Banque centrale Victoria Rodriguez, participant également à une discussion sur la délinquance financière.

La secrétaire au Trésor a également rencontré des hauts responsables du monde des affaires, au moment où Washington tente de relocaliser ses chaînes d’approvisionnement chez ses partenaires de confiance (« friendshoring »).

« Le Mexique est particulièrement bien placé pour capitaliser les opportunités qu’offre le “friendshoring” dans notre région », a-t-elle déclaré devant des journalistes, en mettant en avant « la robuste stabilité macro-économique » du Mexique.

Les gouvernements doivent cependant créer « un environnement solide d’investissements », incluant des infrastructures, une main-d’œuvre qualifiée, « stabilité régulatrice et État de droit ».

Le Mexique est devenu cette année le principal partenaire commercial des États-Unis pour ce qui concerne les biens.