(Cedar Rapids) L’ancien président américain Donald Trump a tenté samedi de renverser la situation face à son probable rival en novembre, le président Joe Biden, arguant que l’homme dont M. Trump tentait de renverser la victoire électorale était « le destructeur de la démocratie américaine ».

Les allégations de Donald Trump à l’encontre de Joe Biden, un démocrate, font écho à celles que M. Biden formule depuis des années contre son prédécesseur. Alors que Donald Trump a dominé la primaire présidentielle républicaine et a parlé de cibler ses rivaux et les médias s’il remporte à nouveau la Maison-Blanche, M. Biden a intensifié ses propres avertissements, affirmant que Donald Trump est « déterminé à détruire la démocratie américaine ».

Samedi, M. Trump a présenté son argument le plus explicite à ce jour sur les raisons pour lesquelles les électeurs devraient plutôt considérer son rival comme la plus grande menace démocratique. M. Trump a réitéré son affirmation de longue date selon laquelle les quatre actes d’accusation criminels contre lui montrent que M. Biden utilise le système judiciaire fédéral à mauvais escient contre son rival.

« Il a utilisé le gouvernement comme une arme contre ses opposants politiques comme un tyran politique du tiers-monde, a déclaré Donald Trump devant une foule à Cedar Rapids, en Iowa. M. Biden et ses alliés de la gauche radicale aiment se présenter comme des alliés de la démocratie, a-t-il poursuivi, affirmant que “ Joe Biden n’est pas le défenseur de la démocratie américaine, Joe Biden est le destructeur de la démocratie américaine. ”

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Le président Joe Biden

Le porte-parole de la campagne de M. Biden, Ammar Moussa, a répondu : « Les États-Unis de Donald Trump en 2025 sont ceux où le gouvernement est son arme personnelle pour enfermer ses ennemis politiques. Vous n’êtes pas obligé de nous croire sur parole — M. Trump l’a admis lui-même. »

Donald Trump a promis depuis longtemps de poursuivre M. Biden en représailles s’il retournait à la Maison-Blanche.

Samedi, cependant, l’ancien président a étendu ses arguments sur la menace que représente M. Biden pour la démocratie aux poursuites engagées par deux organisations libérales qui cherchent à le rendre inéligible en vertu d’une disposition constitutionnelle datant de la guerre de Sécession, rarement utilisée, qui interdit à ceux qui se sont « engagés dans l’insurrection » de reprendre leurs fonctions.

Jusqu’à présent, toutes les poursuites ont échoué. M. Biden n’y est pas impliqué, mais les donateurs démocrates qui le soutiennent aident également à financer des groupes libéraux qui déposent ces réclamations. Cela a conduit M. Trump à les rejeter sur le président, qui, selon lui, avait « dégradé la Constitution » en essayant de le bloquer.

Et l’ancien président, qui parle depuis longtemps sans tabou des dirigeants autoritaires et fait parfois écho à leur rhétorique, semblait conscient des critiques à son encontre. « Les Américains n’aiment pas les fascistes », a déclaré M. Trump. Il a félicité le président chinois Xi Jinping et le système de justice pénale chinois pour avoir rapidement exécuté les trafiquants de drogue, et s’est vanté du fait que le président nord-coréen Kim Jong-un l’apprécie.

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Donald Trump devant une foule à Cedar Rapids, en Iowa, le 2 décembre

Mais M. Trump a noté qu’il était souvent attaqué à cause de ces relations et a essayé de les défendre. 

C’est bien d’avoir de bonnes relations avec des gens qui possèdent des armes nucléaires.

Donald Trump

Tout au long de son discours, Donald Trump a répété ses arguments selon lesquels l’élection présidentielle de 2020 qu’il avait perdue avait été « volée » et que les élections américaines en général étaient « truquées ». Il n’y a aucune preuve que les élections de 2020 ont été volées. Des dizaines de poursuites ont été rejetées par les tribunaux et le gouvernement, et les examens indépendants n’ont pas trouvé suffisamment de fraudes présumées pour remettre en question l’issue des résultats.

Les partisans de M. Trump ont attaqué le Capitole américain le 6 janvier 2021 pour tenter d’empêcher la certification de la défaite de Donald Trump face à Joe Biden. Samedi, M. Trump a continué à qualifier certaines des personnes arrêtées dans le cadre de ces émeutes de « prisonniers politiques ».

Plus tôt dans la journée, lors d’un rassemblement à Ankeny, en Iowa, Donald Trump est revenu sur les allégations de fraude électorale démocrate, l’un de ses thèmes favoris pendant la campagne électorale. Il a demandé à la foule de « protéger le vote » en 2024, et s’est concentré sur diverses villes qu’il a souvent dénigrées comme exemples d’endroits où des fraudes pourraient se produire.

« Vous devriez aller à Detroit et vous devriez aller à Philadelphie et vous devriez aller dans certains de ces endroits, Atlanta, et […] nous devons surveiller ces votes quand ils arrivent », a déclaré M. Trump à ses partisans.