(Washington) L’administration du président américain Joe Biden a conclu lundi un accord à l’amiable avec des familles de migrants séparées à la frontière avec le Mexique en vertu d’une politique de son prédécesseur Donald Trump, a annoncé le ministère de la Justice.

Près de 4000 mineurs avaient été séparés de leurs parents sous la présidence Trump en application de sa politique dite de « tolérance zéro » consistant à engager des poursuites pénales contre toute personne entrée illégalement par la frontière. En conséquence, les parents pouvaient être immédiatement placés en détention sans leurs enfants.

« La pratique de séparer des familles à la frontière sud-ouest était honteuse », a déclaré le secrétaire à la Justice Merrick Garland, cité dans un communiqué.

L’accord, qui met fin à une action collective entamée en 2018 devant un tribunal fédéral de Californie, doit encore être soumis à l’approbation d’un juge. Il prévoit des aides aux familles concernées pour les procédures d’immigration, le logement et les soins.

Cet accord vise également à réduire la possibilité de nouvelles séparations à l’avenir et interdit notamment au gouvernement toute action en ce sens au cours des huit prochaines années.  

Peu après son arrivée à la Maison-Blanche, Joe Biden a créé en février 2021 une cellule dédiée à identifier et localiser les familles de migrants séparées. Cette cellule a jusqu’à présent « regroupé plus de 750 enfants avec leurs familles » et en a recensé 85 autres sur le point de l’être, selon le communiqué.

L’influente organisation de défense des droits civiques ACLU, qui menait la procédure collective, s’est félicitée dans un communiqué d’être parvenue à « un accord historique » permettant de « refermer l’un des plus sombres chapitres de l’administration Trump ».

« Un élément essentiel de cet accord est que le gouvernement a finalement accepté de ne pas renouveler cette politique de tolérance zéro », souligne l’ACLU.

Les drames vécus par les familles séparées avaient suscité un tollé jusque dans les rangs républicains, amenant Donald Trump à décider dès juin 2018 de mettre un terme à cette politique censée dissuader les migrants de franchir la frontière. Un juge fédéral avait de son côté ordonné la réunification des familles divisées.

Mais, en parallèle, l’administration avait continué à séparer des familles en utilisant la règle permettant d’arrêter et d’expulser un parent sans papiers s’il a commis un délit grave.