(Los Angeles) Autoroutes submergées d’eau, lignes électriques et arbres abattus, quartiers recouverts de boue : la tempête tropicale Hilary a fait d’importants dégâts en Californie, où les autorités pensent lundi avoir évité le pire après son passage.

Cette tempête, très rare dans le sud de la Californie, a battu des records de précipitations journalières, selon les services météorologiques américains (NWS). Certains endroits ont reçu l’équivalent d’une année de pluie en l’espace de 24 heures.

À Oak Glen, un petit village à flanc de montagnes, situé à mi-chemin entre Los Angeles et Palm Springs, le déluge a provoqué une vaste coulée de boue qui a envahi les rues, a constaté un photojournaliste de l’AFP.

De la gadoue jusqu’aux genoux, Brooke Horspool a passé sa matinée à déblayer pour venir en aide à ses voisins, dont le garage a été détruit et qui sont encore coincés chez eux.

« Ils ne peuvent pas sortir : s’ils ouvrent la porte, la boue s’engouffre dans la maison », a expliqué ce comptable, qui a passé sa vie entière dans le coin. À 49 ans, il a assisté à la « pire inondation » qu’il ait jamais vue.

Hilary avait touché terre dimanche dans la péninsule de Basse-Californie, située dans le nord-ouest du Mexique. Elle y a causé la mort d’une personne, emportée avec son véhicule par les flots.

Palm Springs, coupée du monde

En Californie, où un tremblement de terre de magnitude 5,1 a également secoué le sud de l’État dimanche, le pire semble avoir été évité.  

Les métropoles de Los Angeles et de San Diego, les plus peuplées de la zone touchée, ne recensent aucun mort lié à la tempête, selon les conférences de presse données lundi par les autorités.

PHOTO VICTOR MEDINA, REUTERS

Laura Elizalde Reyes regarde un poteau électrique qui est tombé sur sa voiture, le 20 août à Mexicali, au Mexique.

Elles continuent toutefois d’appeler à la prudence. Par précaution, le district scolaire de Los Angeles, le deuxième plus grand des États-Unis, a choisi de fermer ses écoles lundi.

Ailleurs, les dégâts sont encore en cours d’évaluation.  

Le déluge a transformé de nombreux axes routiers en rivières, notamment autour de Palm Springs, ville située à environ deux heures de Los Angeles dans le désert, qui a été coupée du monde.

« À l’heure actuelle, toutes nos routes sont inondées. On ne peut plus entrer ou sortir de Palm Springs, et c’est le cas pour la majorité de la vallée de Coachella. Nous sommes tous coincés », a expliqué la maire Grace Garner sur CNN lundi matin.

Dans la ville voisine de Cathedral City, les secours évacuaient les habitants coincés par la boue et les eaux en les transportant dans des tractopelles, a constaté un photojournaliste de l’AFP.

Le célèbre parc national de la Vallée de la Mort, connu pour ses températures extrêmes, a lui fermé à cause des crues éclair qui ont frappé la région.

Malgré des précipitations record, le sud-est de la Californie a « échappé aux pires scénarios d’inondation », a souligné Daniel Swain, climatologue de l’université UCLA.  

PHOTO DAVID SWANSON, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le trafic sur l’autoroute Interstate 10 entre Indio et Palm Springs, en California, a été ralenti par les accumulations d’eau, le 21 août.

Selon lui, la pluie « n’est pas tombée aussi rapidement qu’on craignait […] et les impacts des inondations n’ont heureusement pas été aussi catastrophiques qu’ils auraient pu l’être. »

Changement climatique

La tempête perd désormais sa force. Après son passage dans le Nevada, elle devrait se diriger vers les États de l’Oregon et l’Idaho, plus au nord.

Le président américain Joe Biden suit de près les opérations, selon la Maison-Blanche.

Il est arrivé par ailleurs avec la première dame, Jill Biden, à Hawaii lundi pour constater les dégâts causés par les incendies de forêt meurtriers et prendre connaissance des opérations de recherches qui se poursuivent.

Hilary est la première tempête tropicale de la saison à toucher terre côté Pacifique.

Selon les scientifiques, les tempêtes deviennent plus puissantes à mesure que le monde se réchauffe avec le changement climatique.

« Nous devons également examiner ce que le changement climatique a à voir avec ces évènements météorologiques violents », a déclaré à CNN la responsable de l’agence fédérale de gestion des catastrophes, Deanne Criswell. « À quoi ressemblera le risque à l’avenir ».