(New York) Jack Teixeira, le jeune militaire soupçonné d’avoir diffusé sur l’internet de nombreux documents secrets notamment sur la guerre en Ukraine, fuites qui ont mis Washington dans l’embarras, a vu jeudi s’allonger la liste des chefs d’inculpation pesant contre lui.

Un grand jury fédéral basé à Boston l’a inculpé de six nouvelles charges de « conservation volontaire et transmission d’informations classifiées relatives à la défense nationale », passibles chacune d’une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison.

Aux États-Unis, un grand jury est un panel de citoyens dotés de larges pouvoirs d’enquête.

En avril, cette jeune recrue de la Garde nationale aérienne, âgée de 21 ans, avait déjà été inculpée de « conservation et transmission non autorisées d’informations relatives à la défense nationale » et « retrait et conservation non autorisés de documents ou de matériels classifiés », des faits respectivement passibles de dix et cinq ans de prison.

Le procureur général, Merrick Garland, a promis de requérir à son encontre de « très lourdes peines ».

Les images de l’arrestation de Jack Teixeira par la police fédérale (FBI), le 13 avril à l’extérieur de sa maison familiale à Dighton, au sud de Boston, avaient fait le tour du monde, quelques jours après les révélations de ces fuites dans la presse américaine.

CAPTURE D’ÉCRAN CBS PAR L’AGENCE FRANCE-PRESSE

Jack Teixeira a été arrêté le 13 avril par des policiers du FBI lourdement armés.

En poste sur une base du Cape Cod, près de Boston, où il occupait un rôle de spécialiste en informatique et communication, il est accusé d’avoir publié des informations classifiées sur un groupe de discussion du réseau social Discord, qui ont circulé par la suite sur d’autres réseaux sociaux.

Les documents secrets avaient notamment révélé les inquiétudes des services de renseignements américains quant à la viabilité d’une contre-offensive ukrainienne contre les forces russes. Ils suggéraient aussi que Washington collecte des renseignements sur ses plus proches alliés, notamment Israël et la Corée du Sud.

L’affaire a mis Washington dans l’embarras et soulevé des questions sur de possibles failles de sécurité, alors que le jeune militaire disposait d’une habilitation secret défense, lui permettant un accès à ces informations sensibles, malgré son faible grade.