(New York) L’enseigne américaine de grande distribution Target a annoncé mercredi le retrait de ses rayons de produits célébrant la communauté LGBT+, une décision justifiée par des menaces proférées à l’encontre de certains de ses employés, soulignant le climat de tension qui règne sur le sujet aux États-Unis.

Le groupe de Minneapolis a lancé récemment une ligne d’articles en prévision de juin, mois des fiertés (Pride Month), qui voit traditionnellement de nombreux évènements organisés pour honorer la communauté LGBT+, en particulier les célèbres « Gay Pride ».

Parmi ces références, figurent notamment une tasse portant la mention « Gender Fluid », qu’utilisent parfois des personnes non binaires pour se définir, ou des t-shirts pour enfants avec imprimé « Bien Proud », mélange d’espagnol et d’anglais qui joue avec le terme « fier ».

« Target offre un assortiment de produits destinés à fêter le mois des fiertés depuis plus d’une décennie », a rappelé l’entreprise dans un communiqué.

« Depuis le lancement de la collection de cette année, nous avons été informés de menaces qui ont eu un impact sur la sécurité et le bien-être de nos collaborateurs », indique Target. « Compte tenu de ce contexte volatil, nous allons procéder à des changements, notamment au retrait des articles qui ont été liés aux comportements les plus agressifs. »

Sollicité par l’AFP, Target n’a pas communiqué les références précises des articles qu’il entendait sortir de son assortiment.

La décision intervient après une polémique autour du brasseur Anheuser-Busch InBev, née d’une vidéo promotionnelle lancée début avril.

L’influenceuse transgenre Dylan Mulvaney y apparaissait une bière Bud Light en main et expliquait avoir reçu de la société une cannette personnalisée avec son visage dessiné dessus.

La vidéo avait déclenché un mouvement de protestation, des menaces, et même un boycottage de la marque.

Quelques jours plus tard, Anheuser-Busch InBev a annoncé la suspension de deux cadres dirigeants du groupe, impliqués dans la stratégie marketing du groupe, un geste interprété comme un rétropédalage.

« Le but, c’est de rendre “pride” (fierté) toxique pour les marques », a commenté mercredi l’éditorialiste ultraconservateur Matt Walsh. « Si elles décident de nous imposer ces conneries, elles doivent savoir qu’il y aura un prix à payer. […] D’abord Bud Light, maintenant Target. Notre campagne avance. Continuons. »

Le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, a accusé le directeur général de Target, Brian Cornell, de « sacrifier la communauté LGBT aux extrémistes ». « Réveille-toi, Amérique. »