(New York) La Bourse de New York a terminé en baisse mercredi, échaudée par la remontée des taux obligataires et la lente progression des discussions sur la dette américaine, dans un contexte de prudence généralisée.

Le Dow Jones a cédé 0,77 %, l’indice NASDAQ a reculé de 0,61 % et l’indice élargi S&P 500 a abandonné 0,73 %.

À huit jours d’un possible défaut des États-Unis, les tractations entre Maison-Blanche et opposition républicaine se poursuivent pour parvenir à un relèvement du plafond de la dette, mais sans avancée notable mercredi.

Le président américain Joe Biden s’est dit prêt à un encadrement des dépenses publiques, qui les réduirait de mille milliards de dollars sur dix ans par rapport à la trajectoire initialement prévue.

Son principal interlocuteur, le président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, s’est dit optimiste sur l’issue des pourparlers, mais n’a pas montré de signe d’inflexion.

« On sait tous ce qui va se passer », a commenté Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors, pour qui les États-Unis vont éviter le défaut. « La seule question est de savoir s’il y a un accord ou s’ils repoussent l’échéance » en adoptant un texte qui laisse davantage de temps aux discussions.

Même si le pire est évité, « vous allez avoir énormément d’émissions de dette » durant les semaines et les mois à venir, pour rattraper celles qui n’ont pu avoir lieu ces derniers mois, fait-elle valoir.

Cet afflux de bons du Trésor devrait déséquilibrer l’offre par rapport à la demande, faire baisser le prix des emprunts d’État américains et obliger le gouvernement à proposer des taux plus élevés.

C’est cette anticipation qui justifie, pour partie, les tensions que connaît le marché obligataire. Mercredi, le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans ressortait ainsi à 3,74 %, contre 3,69 % la veille en clôture.

L’autre élément d’explication tient au compte-rendu de la dernière réunion de la banque centrale américaine (Fed), publié mercredi, qui confirme que ses membres sont partisans de garder les taux élevés à moyen terme.

« Wall Street a reçu deux coups de poing » qui l’ont maintenu dans le rouge, où elle se trouvait depuis l’ouverture, a conclu Edward Moya, d’Oanda, dans une note.

Cet environnement de taux élevés est, en effet, négatif pour le marché actions, qui espérait, il y a encore peu, un virage monétaire et plusieurs baisses d’ici la fin de l’année.

Une série de publications de bonne facture dans le secteur de la distribution n’a pas amélioré l’humeur des investisseurs.

La chaîne de grands magasins Kohl’s (+7,52 %) a été recherchée après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes.

Le groupe a amélioré ses marges, tout comme la chaîne d’habillement Abercrombie & Fitch (qui possède aussi l’enseigne Holister), dont les résultats sont également ressortis au-dessus des anticipations des analystes. Le titre a décollé de 31,07 %.

Ailleurs dans le secteur de la distribution, l’enseigne de supermarchés Target a lâché 2,76 %. Le groupe a annoncé mercredi le retrait de ses rayons de produits célébrant la communauté LGBT+, une décision justifiée par des menaces proférées à l’encontre de certains de ses employés, soulignant le climat de tension qui règne sur le sujet aux États-Unis.

La banque régionale PacWest, souvent prise pour cible depuis le début de la crise bancaire, s’est repliée de 2,42 % après plusieurs séances en lévitation. L’établissement a annoncé, mardi soir, la vente de sa filiale Civic Financial Services, dédiée aux prêts aux professionnels de l’immobilier, à Roc Capital Holdings.


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