(San Francisco) L’homme qui a agressé fin octobre avec un marteau le mari de la cheffe des démocrates au Congrès Nancy Pelosi, avec l’espoir de s’en prendre à elle, a décrit un incident « assez amical » aux enquêteurs, selon un enregistrement rapporté mercredi par plusieurs médias américains.

Poursuivi entre autres pour tentative de meurtre, David DePape a comparu mercredi devant un tribunal de San Francisco, lors d’une audience préliminaire qui devait déterminer s’il devait faire l’objet d’un procès. Il a nié toutes les accusations contre lui.

Le juge Stephen Murphy a tranché : les preuves sont suffisantes pour la tenue d’un procès, selon lui.

« La seule interprétation raisonnable des déclarations de (M. DePape) est qu’il avait l’intention de tuer Paul Pelosi lorsque M. Pelosi s’est mis en travers de son chemin », a estimé le magistrat.

La mise en accusation formelle est prévue lors d’une audience le 28 décembre.

Face au juge, le procureur a diffusé plusieurs parties d’un interrogatoire mené par les policiers juste après l’agression de Paul Pelosi, lorsque le suspect se trouvait encore à l’hôpital.

Le Canadien de 42 ans, ancien militant nudiste adepte de théories complotistes sur les réseaux sociaux, a alors décrit son intrusion au domicile des Pelosi à San Francisco qui s’est, selon lui, déroulée dans un climat plutôt cordial, jusqu’à l’attaque.

« Je l’avais menacé une ou deux fois, mais, dans l’ensemble, c’était assez amical », a expliqué le suspect lors de cet interrogatoire, rapporté par le San Francisco Chronicle.

Face aux policiers, il a toutefois reconnu avoir frappé Paul Pelosi « de toutes (s)es forces » avec le marteau.

Équipé notamment d’une corde, de paires de gants et de ruban adhésif, l’homme visait initialement Nancy Pelosi, à quelques jours des élections de mi-mandat américaines. Il projetait de « briser les rotules » de la parlementaire si elle n’avouait pas les « mensonges » du camp démocrate, selon l’enquête.

Mais elle se trouvait à Washington ce jour-là. Son mari Paul Pelosi, 82 ans, a eu le temps d’appeler le numéro d’urgence 911 avant d’être frappé et d’avoir le crâne fracturé, puis de perdre connaissance. Il a dû être opéré et a passé une semaine à l’hôpital.

Les autorités américaines pensent que le suspect avait l’intention de kidnapper Mme Pelosi, deuxième personnage dans l’ordre protocolaire après la vice-présidente Kamala Harris pour remplacer Joe Biden en cas de force majeure.

Tom Hanks pour cible

M. DePape a également assuré lors de l’interrogatoire vouloir s’en prendre à d’autres personnalités américaines, notamment le gouverneur de Californie Gavin Newsom, le fils du président Hunter Biden, et l’acteur Tom Hanks, a indiqué une policière lors de l’audience.  

Elle n’a pas précisé si la police avait pu établir que le suspect avait déjà des plans concrets dans ce but, selon la chaîne locale KRON4, qui a rapporté son témoignage.

En cas de procès, le Canadien encourt une peine pouvant aller jusqu’à la perpétuité, selon la procureure générale de San Francisco. Il est également poursuivi séparément par la justice fédérale et il nie aussi tous les chefs d’accusation.

Nancy Pelosi a annoncé mi-novembre renoncer au poste de cheffe des démocrates dans la future Chambre des représentants, où les républicains ont obtenu la majorité.

Début novembre, elle avait expliqué que le plein rétablissement de son mari, qui a été opéré et a passé une semaine à l’hôpital, « sera(it) long ».