(Washington) Le gouvernement de Joe Biden a annoncé mardi rétablir l’obligation pour les agences fédérales d’étudier toutes les conséquences environnementales de la construction de grands projets d’infrastructures, y compris sur le changement climatique, revenant sur une réforme menée en 2020 par Donald Trump.

L’annonce concerne une loi, le National Environmental Policy Act (NEPA), selon laquelle tout projet de construction majeur aux États-Unis – autoroutes, oléoducs… – doit être précédé d’une étude d’impact environnemental, menée par l’agence fédérale compétente.

En 2020, le gouvernement du président républicain Donald Trump avait limité son application, notamment la nécessité de prendre en compte les impacts « cumulatifs » d’un projet (comme la contribution au changement climatique), arguant que ces études étaient trop complexes et prenaient trop de temps.  

L’administration Biden, qui depuis qu’elle est au pouvoir est revenue sur de nombreuses décisions environnementales prises par M. Trump, a ainsi choisi de rétablir les règles antérieures.  

Les agences fédérales devront à nouveau évaluer les conséquences « directes, indirectes et cumulatives d’une action », a écrit le Council on Environmental Quality (CEQ) de la Maison-Blanche dans un communiqué. Cela inclut d’évaluer « de façon complète les impacts sur le changement climatique », ainsi que « la pollution supplémentaire relâchée pour des quartiers déjà accablés par un air pollué ou une eau sale », précise-t-il.  

Les agences fédérales pourront également de nouveau étudier des « approches alternatives susceptibles de minimiser le coût environnemental et de santé publique », en concertation avec les populations locales.

La Maison-Blanche promet que cela n’entraînera pas de délais supplémentaires pour les projets de construction à l’étude.

Cette mesure va « aider à ce que les projets soient construits de la bonne manière dès le départ », a déclaré Brenda Mallory, à la tête du CEQ, citée dans le communiqué.  

Le gouvernement démocrate a également indiqué qu’il proposerait « dans les prochains mois » des changements supplémentaires pour cette loi.

Ces derniers devront intervenir « le plus vite possible » et être « les plus forts possibles », a commenté Leslie Fields de l’ONG environnementale Sierra Club, tout en se félicitant que cette « protection environnementale de base » soit désormais rétablie.  

L’annonce du gouvernement est « un pas en avant essentiel », a abondé Abigail Dillen, de l’association Earthjustice, mais « l’administration Biden ne peut pas s’arrêter là. »

Le gouvernement de Joe Biden, qui a fait de la lutte contre le changement climatique une de ses priorités, s’est notamment attiré ces derniers jours les vives critiques des associations environnementales, après l’annonce de la reprise des ventes de concessions pour l’exploitation d’hydrocarbures sur les terres fédérales.