(New York) La police new-yorkaise a lancé un appel à témoins pour retrouver un suspect après que deux sans-abri qui dormaient dans la rue ont été victimes de coups de feu samedi matin, dont l’un est mort, un crime « affreux » pour le maire Eric Adams.

Selon les premières investigations, un suspect a d’abord tiré avec une arme à feu sur un homme de 38 ans qui a été retrouvé blessé, mais en vie au petit matin, dans le quartier de Lower Manhattan.

Puis, un peu avant 17 h samedi (22 h GMT), dans le même quartier, les policiers ont retrouvé un autre homme sans vie dans son sac de couchage, blessé à la tête et au cou. D’après des images de vidéosurveillance, le suspect lui a tiré dessus vers 6 h du matin alors qu’il dormait, soit peu de temps après le premier incident.

« Ces actes sont clairs et ils sont affreux », a déploré samedi soir le maire démocrate Eric Adams. « Deux personnes se sont fait tirer dessus parce qu’elles dormaient dans la rue. Elles ne commettaient pas un crime, elles dormaient dans la rue », a-t-il dénoncé.

Eric Adams et la police ont appelé les dizaines de milliers de sans-abri que compte New York à éviter de dormir dans la rue et à rejoindre les services d’hébergement d’urgence de la ville de près de 9 millions d’habitants.

Mais selon plusieurs médias, dont le site NBC New York, citant des sources policières, un troisième sans-abri a été retrouvé mort dimanche peu avant 19 h locales, toujours dans Lower Manhattan. Un porte-parole du NYPD, la police de New York, a dans un premier temps seulement confirmé à l’AFP qu’un homme avait été retrouvé mort, avec « de possibles blessures par balles » et qu’il semblerait « qu’il s’agisse d’un sans-abri.  

New York compte de très nombreux sans-abri dormant dans les rues et le maire démocrate, qui a pris ses fonctions le 1er janvier, a annoncé mi-février un plan pour déloger ceux qui s’installent dans le gigantesque réseau souterrain de métro, notamment l’hiver quand les températures descendent fréquemment sous 0 degré Celsius.

Eric Adams réagissait alors à une série d’actes criminels qui avaient fait la une, dont la mort d’une femme poussée sur les rails du métro par un sans-abri atteint de troubles psychiques.  

Son projet avait été mal accueilli par certaines associations, dont la Coalition pour les sans-abri, qui avait répondu que « les gens s’installent dans le métro parce qu’ils n’ont pas de meilleure place où aller ».

« En dépit des gros titres, les sans-abri de New York ont bien plus de chance d’être victimes de crimes que leurs auteurs », a ajouté l’association dimanche, en appelant le maire « à reconnaître que ses politiques les mettent en danger ».