(Washington) Un militant d’extrême droite du Texas a comparu mercredi devant un tribunal de Washington dans le premier procès d’un assaillant contre le Congrès le 6 janvier 2021, une journée de chaos qui avait fait trembler la démocratie américaine.

Guy Reffitt, 49 ans, est accusé d’avoir tenté de forcer l’entrée du Capitole avec des centaines d’autres manifestants, au moment où les élus certifiaient la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle.

Circonstances aggravantes, il aurait porté une arme de poing lors des heurts et à son retour à Wylie, près de Dallas, il aurait menacé de mort ses deux enfants qui l’avaient dénoncé à la police.

Guy Reffitt, qui plaide non coupable, encourt jusqu’à 20 ans de prison au terme de ce procès qui doit durer au moins une semaine.

PHOTO FOURNIE PAR LE DÉPARTEMENT DE LA JUSTICE DES ÉTATS-UNIS

Guy Reffitt, près du Capitole, le 6 janvier 2021. Cette photo est tirée d’une déclaration sous serment du gouvernement américain.

Selon l’accusation, ce membre de la milice d’extrême droite « Three Percenters » avait l’intention de manifester violemment le 6 janvier à Washington, où des milliers de partisans de Donald Trump s’étaient rassemblés à l’appel du président républicain.  

Plusieurs centaines de partisans du milliardaire, criant à la fraude lors du scrutin de novembre 2020, avaient forcé l’entrée du Capitole face à des forces de sécurité sous-équipées et rapidement débordées.

Les morts de cinq policiers et une manifestante sont en lien avec l’assaut, et 140 agents ont été blessés.

Ouverture des débats

« Une foule a besoin de meneurs et cet homme est venu tout droit du Texas pour remplir ce rôle », a dénoncé le procureur Jeffrey Nestler à l’ouverture des débats.

L’avocat de M. Reffitt, William Welch, a lui assuré que son client « n’était pas armé, n’a menacé personne et n’était pas agressif ».

Une membre de la police du Capitole, Shauni Kerkhoff, chargée de protéger l’entrée du bâtiment ce jour-là, a reconnu l’accusé en première ligne d’une foule « en colère » et « violente » sur des images de surveillance.  

On voit le militant équipé d’un mégaphone monter les escaliers en ignorant les ordres de retraite et semblant haranguer la foule à le suivre. La policière a raconté que Guy Reffitt avait continué à avancer pas à pas malgré le gaz au poivre.

Il s’était finalement éloigné du Capitole après avoir reçu « un agent chimique » au visage, selon la policière citée comme témoin par l’accusation.

Des photos publiées dans les médias le montrent, casque sur la tête et portant un gilet pare-balles, sur les marches du Capitole se nettoyant les yeux.

Reffitt aurait menacé ses enfants

Les deux enfants de l’accusé doivent témoigner pour confirmer avoir subi des menaces.  

Leur père, affirme l’accusation, leur aurait dit qu’il avait participé à l’assaut, qu’ils seraient « des traîtres » s’ils le dénonçaient à la police et que « les traîtres, on les tue ».

Le verdict de ce procès sera scruté à la loupe au regard du nombre record d’arrestations et d’inculpations dans cette enquête d’une ampleur historique et qui se poursuit plus d’un an après les faits.

Plus de 750 personnes ont été arrêtées et la majorité ont été inculpées, pour des chefs plus ou moins lourds. Afin d’éviter un procès, 218 accusés ont plaidé coupable et environ 70 d’entre eux ont déjà été condamnés par des tribunaux fédéraux.  

La peine la plus lourde jusqu’ici a été de cinq ans de prison.