(New York) La police new-yorkaise a tweeté mardi la vidéo d’un homme frappant violemment une femme d’origine asiatique lundi, au cœur de Manhattan, et lancé un avis de recherche, dernier incident d’une série de violences anti-asiatiques qui enflamment les États-Unis.

Sur les images, prises par des caméras de surveillance peu avant midi depuis l’intérieur d’un bâtiment proche de Times Square, on voit une femme, âgée de 65 ans selon la police, en train de marcher quand, tout d’un coup, l’homme s’approche d’elle, la fait tomber au sol puis lui assène plusieurs coups de pied à la tête avant de s’éloigner.

La vidéo montre aussi un homme assistant à la scène depuis l’intérieur de l’immeuble, rapidement rejoint par un autre. Alors que l’agresseur s’éloigne, l’un des hommes ferme la porte de l’immeuble, apparemment sans rien faire pour venir en aide à la femme restée au sol.

La victime, dont l’identité n’a pas été précisée, a été hospitalisée avec le pelvis cassé et de multiples blessures, a indiqué la police. Son état était stable mardi.

L’agresseur a proféré des insultes anti-asiatiques contre sa victime, a précisé la police, et l’unité spécialisée dans les crimes racistes a été chargée de l’enquête.

Cette même unité recherche toujours un autre homme qui a lui frappé une femme dans une station de métro de Manhattan samedi soir. La femme n’a pas subi de blessure grave et a décliné toute assistance médicale.  

L’homme a, là aussi, proféré des insultes anti-asiatiques, a précisé un porte-parole du NYPD.  

« Epidémie »

Le maire de New York, Bill de Blasio, a qualifié mardi l’attaque de la veille d’« horrible » et « dégoûtante », tandis que le gouverneur de l’État la jugeait « absolument effroyable ».  

« La violence contre la communauté asiatique est malheureusement en train de devenir une épidémie dans notre État et notre pays, il faut que ça s’arrête », a estimé le gouverneur Andrew Cuomo dans un communiqué. « Nous devons y faire face ensemble et dénoncer d’une seule voix la haine et la violence sous toutes ses formes, où que nous la voyions ».

Le maire a lui appelé toute personne témoin de telles violences à « littéralement crier » pour « perturber » l’agresseur et « attirer l’attention ».

New York, comme d’autres métropoles américaines, a vu une recrudescence des crimes visant les personnes d’origine asiatique ces derniers mois, alimentée par l’ex-président Donald Trump qui qualifiait fréquemment la COVID-19 de « virus chinois » ou « peste chinoise ».  

Le 15 mars, un homme a abattu huit personnes, dont six femmes d’origine asiatique, dans la région d’Atlanta.  

La police new-yorkaise a depuis renforcé sa présence dans les quartiers à forte population asiatique. Des patrouilles de bénévoles se sont aussi formées dans certains quartiers pour rassurer la population.  

Plusieurs manifestations de solidarité avec la communauté asiatique ont aussi été organisées, en présence de personnalités, comme le pasteur Al Sharpton, figure de la lutte contre le racisme, ou des candidats à la mairie de New York.  

La première métropole américaine compte plus d’un million d’habitants aux origines asiatiques. Rien que pour la semaine du 15 au 21 mars, la police new-yorkaise a enregistré neuf crimes « motivés par la haine », contre trois sur la même période de 2020, selon les statistiques officielles.

« Nous avons connu des périodes avec des attaques contre les musulmans new-yorkais, contre les sikhs new-yorkais, les juifs new-yorkais », a rappelé mardi le maire. « Ce qui marche c’est la solidarité, les gens qui s’impliquent pour s’entraider […], être actifs et non passifs », a-t-il souligné.