(Washington) Joe Biden a appelé jeudi les Américains à surmonter leurs divisions pour lutter contre la COVID-19, au moment où l’arrivée de l’hiver et du nouveau variant Omicron menace de relancer la pandémie et de fragiliser un peu plus le président américain.

« Je sais que la COVID-19 a été un sujet de division dans ce pays » et que c’est « devenu un sujet partisan, ce qui est un triste […] constat. Cela ne devrait pas être le cas », a-t-il dit lors d’un discours devant la principale agence fédérale de recherche médicale, les National Institutes of Health (NIH).

« Alors que nous entrons dans l’hiver et que nous sommes confrontés au défi de ce nouveau variant, c’est le moment, je l’espère, d’essayer de surmonter ces divisions », a dit le démocrate de 79 ans.

L’État de New York a annoncé jeudi soir avoir détecté cinq infections au variant Omicron tandis que Hawaii a indiqué avoir identifié un cas chez une personne non vaccinée et qui n’avait pas voyagé, portant le nombre total de cas confirmés à neuf pour l’instant dans le pays.

« Nous sortons le grand jeu », avait plus tôt assuré la porte-parole de l’exécutif, Jen Psaki. Mais dans les faits, la Maison-Blanche n’a dévoilé aucune annonce spectaculaire, et surtout s’est bien gardée de prendre des mesures contraignantes ou restrictives pour les citoyens américains.

Joe Biden tente déjà d’imposer la vaccination dans les entreprises publiques et privées, mais rencontre une vive opposition de nombreux républicains et bute sur les procédures judiciaires lancées contre ces mesures contraignantes.

Le sujet menace jusqu’à la stabilité budgétaire de la première puissance mondiale.

Une poignée de républicains, pour beaucoup souvent des proches de Donald Trump, menacent de bloquer une loi de finances permettant d’éviter la paralysie (shutdown) des services fédéraux américains. Leur argument : le texte contribuerait à financer la mise en place des obligations vaccinales, auxquelles ils s’opposent.

Tests et vaccins

Le point peut-être le plus saillant des mesures présentées jeudi est le renforcement des exigences pour les voyageurs internationaux.

À partir « du début de semaine prochaine », il leur faudra, en plus d’être vaccinés, présenter un test négatif réalisé dans la journée précédant le départ, au lieu de trois jours auparavant.

À l’intérieur des frontières, l’administration Biden prolonge jusqu’au 18 mars l’obligation de porter le masque dans les transports en commun, qui devait expirer en janvier.

La Maison-Blanche annonce aussi que les tests réalisés à domicile seront remboursés par les assurances santé privées – selon des modalités qui restent à définir – et que le nombre de tests distribués gratuitement sera doublé, à 50 millions.

Joe Biden veut aussi lancer « des centaines » de cliniques de vaccination « familiales ».  

Alors que moins de 60 % des Américains de tous âges sont pleinement vaccinés, il doit convaincre ceux qui ne le sont pas de sauter le pas, mais aussi persuader ceux qui le sont de recevoir une dose de rappel, tout en encourageant les parents à faire vacciner leurs enfants à partir de l’âge de 5 ans.

L’enjeu politique est immense pour le démocrate, à un an environ d’élections législatives de mi-mandat.

Joe Biden n’arrive pas à capitaliser sur le rebond économique aux États-Unis, pas plus qu’il ne parvient à susciter l’enthousiasme avec de gigantesques plans d’investissement.

Ses adversaires républicains n’ont de cesse de lui rappeler que le coronavirus continue de tuer des centaines d’Américains chaque jour depuis son élection.

Alors qu’avant l’été une large majorité d’Américains faisaient confiance au président démocrate pour affronter la pandémie, ils sont désormais moins de 50 % dans ce cas, selon les derniers sondages.

La Maison-Blanche dispose d’un nombre limité de leviers en raison des compétences très étendues des États américains.

Il en reste toutefois un, qu’il serait très risqué politiquement d’actionner : mettre en place des exigences de test ou de vaccin pour les trajets en avion à l’intérieur des États-Unis, sur le modèle de ce qui est exigé des voyageurs arrivant de l’étranger.

« Rien n’est exclu, y compris pour les trajets domestiques », a toutefois assuré jeudi Jen Psaki.