(Washington) Les États-Unis ont accusé vendredi la Russie d’être très probablement derrière la gigantesque cyberattaque qui les a frappés en affectant aussi des objectifs situés dans d’autres pays.

« C’était une entreprise très importante, et je crois que nous pouvons maintenant dire assez clairement que ce sont les Russes qui se sont engagés dans cette activité », a dit M. Pompeo lors de l’émission du commentateur politique Mark Levin, The Mark Levin Show.

Le secrétaire d’État a dénoncé une opération de grande ampleur consistant notamment, en utilisant un logiciel, à « entrer dans des systèmes du gouvernement américain ».

La Russie a fermement démenti être impliquée dans cette affaire. « La Russie ne mène pas d’opérations offensives dans le cyberespace », a déclaré l’ambassade russe à Washington.

L’étendue de la cyberattaque ne cesse de s’élargir à mesure que l’on découvre de nouvelles victimes, au-delà des États-Unis, ravivant les craintes face aux risques d’espionnage.

« C’est une attaque majeure. Je dirais qu’elle est probablement encore en cours » et « sans précédent », a dit vendredi sur la chaîne Fox News l’élu républicain Marco Rubio, président de la commission du Renseignement au Sénat.

Il a évoqué, comme le gouvernement la veille, « une grave menace pour l’État fédéral, les collectivités locales, les infrastructures cruciales et le secteur privé ».

Microsoft a indiqué jeudi soir avoir informé plus de 40 clients touchés par le logiciel utilisé par les pirates, qui pourrait leur permettre un accès sans entraves aux réseaux des victimes.

« Environ 80 % de ces clients se trouvent aux États-Unis, mais notre travail a aussi permis d’identifier à ce stade des victimes dans plusieurs autres pays », a déclaré le président de Microsoft, Brad Smith, sur le blogue du géant informatique. Les pays concernés sont le Canada, le Mexique, la Belgique, l’Espagne, le Royaume-Uni, Israël et les Émirats arabes unis.

« Le nombre de victimes et les pays touchés vont continuer à augmenter, c’est certain », « créant une vulnérabilité technologique grave pour les États-Unis et le monde », a prévenu Brad Smith. « Ce n’est pas de l’espionnage ordinaire, même à l’ère numérique. »

Le gouvernement américain n’a découvert que la semaine dernière cette attaque lancée dès mars, sinon plus tôt.