(Atlanta) Les électeurs de Géorgie ont pu commencer à voter de manière anticipée lundi pour les deux élections partielles au Sénat américain du 5 janvier, avec en jeu le contrôle de la chambre haute du Congrès qui décidera de l’équilibre du pouvoir à Washington.

Les démocrates doivent impérativement remporter ces deux sièges pour revenir à égalité à 50 sièges face aux républicains, pour l’instant majoritaires. Car en cas de 50/50 au Sénat, c’est la future vice-présidente Kamala Harris qui, comme le veut la Constitution, départagera les votes.

Aucun des candidats n’ayant obtenu plus de 50 % des voix lors du scrutin le 3 novembre, les électeurs de cet État du sud-est du pays sont de nouveau appelés aux urnes pour ce scrutin fixé au 5 janvier.

Sur papier, les républicains partent vainqueurs

« Aujourd’hui c’est le premier jour du vote de façon anticipée, alors mets tes chaussures la Géorgie, et va voter », a lancé sur Twitter le candidat démocrate Raphael Warnock, qui affronte la républicaine Kelly Loeffler.

Ce pasteur noir, qui officie dans l’ancienne église de Martin Luther King à Atlanta, avait créé la surprise en devançant de plus de 300 000 voix la sénatrice sortante. Fervente supportrice de Donald Trump, Mme Loeffler avait toutefois pâti de la concurrence d’un autre républicain.

Dans l’autre scrutin, l’ancien journaliste d’investigation Jon Ossoff a presque fait jeu égal (88 000 voix de retard) avec le sortant David Perdue, soupçonné d’avoir profité d’informations confidentielles au début de la pandémie de coronavirus pour spéculer en Bourse.

Sur le papier, les républicains partent vainqueurs, mais les démocrates s’appuient sur un électorat désormais plus jeune et plus divers en Géorgie. Ils sont aussi galvanisés par la victoire de Joe Biden dans cet État qui n’avait pas voté pour un candidat à la présidentielle de leur parti depuis 1992.

Joe Biden à Atlanta mardi

M. Biden se rend d’ailleurs mardi soir à Atlanta pour soutenir les deux candidats démocrates.

Les deux candidats républicains, qui assurent être un « pare-feu au socialisme » selon eux prôné par leurs adversaires, ont dénoncé lundi le manque de « transparence » des autorités qui n’ont pas rendu publiques la liste des nouveaux électeurs pour ce scrutin, estimant que cela menaçait « l’intégrité » du vote.

Le 5 décembre, lors de sa première assemblée politique depuis la présidentielle, Donald Trump s’était déplacé en Géorgie pour soutenir les deux républicains.  

Il y avait de nouveau dénoncé une élection présidentielle « truquée » au profit de Joe Biden, qui avait emporté les 16 grands électeurs de l’État avec moins de 13 000 voix d’avance.

Mais les résultats ont été vérifiés et certifiés, malgré les recours judiciaires du camp présidentiel, et le collège électoral doit formellement donner lundi la victoire à Joe Biden.

Certains républicains s’inquiètent également des dommages collatéraux que pourrait provoquer la croisade désespérée de Donald Trump contre sa défaite, qui pourrait pousser ses électeurs à s’abstenir par méfiance envers le système électoral américain.