Le premier mandat du président des États-Unis, Donald Trump, a été controversé – et ponctué de déclarations-chocs. Résumé en 10 déclarations du président.

L’immigration

PHOTO JIM WILSON, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Manifestation tenue en janvier 2017 à l’aéroport de San Francisco contre la décision présidentielle d’interdire l’entrée au pays de ressortissants de pays musulmans, notamment.

Les avocats et les tribunaux peuvent désigner ça comme ils veulent, mais je dis que c’est ce dont nous avons besoin et qu’il s’agit bien d’une interdiction de voyager !

Tweet du 5 juin 2017 à propos de la décision de son administration d’interdire l’entrée aux États-Unis aux ressortissants de plusieurs pays majoritairement musulmans

> Lisez le tweet (en anglais)

Une semaine après son entrée en fonction, le président Trump signe un décret controversé interdisant d’entrée aux États-Unis les ressortissants de six pays majoritairement musulmans. L’administration Trump en fait une question de sécurité nationale, alors que ses adversaires politiques parlent d’un décret antimusulman. La Cour suprême des États-Unis conclut finalement que le décret est valide sur le plan juridique. Les cinq juges conservateurs avalisent le décret, alors que les quatre juges progressistes l’auraient annulé.

Les suprémacistes blancs

PHOTO EDU BAYER, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Des suprémacistes blancs manifestant autour de la statue de Thomas Jefferson, à Charlottesville, en août 2017

Vous avez des gens très mauvais dans ce groupe [les néonazis], mais vous avez aussi des gens très bien des deux côtés.

Conférence de presse à Charlottesville le 15 août 2017, après qu’une manifestation organisée par des mouvements d’extrême droite et des suprémacistes blancs a causé la mort d’une personne et fait une vingtaine de blessés.

Durant tout son mandat, le président Trump a hésité à dénoncer les groupes suprémacistes blancs, pourtant considérés par la Sécurité intérieure comme la menace nationale la plus importante aux États-Unis. Au premier débat présidentiel contre Joe Biden, le président Trump a été vertement critiqué pour son hésitation à condamner les groupes suprémacistes blancs. Il a notamment appelé les Proud Boys, un groupe suprémaciste blanc, à « reculer et à se tenir prêts ».

Le mur

PHOTO ELLIOT SPAGAT, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Une portion du mur qui sépare les États-Unis du Mexique en train d’être remplacé près de Yuma, en Arizona

Nous avons commencé à bâtir notre mur. J’en suis si fier. […] Nous avons 1,6 milliard de dollars.

Discours du président Trump le 30 mars 2018 à propos de son projet de « mur » entre les États-Unis et le Mexique pour empêcher l’immigration irrégulière

Moins de 5 kilomètres. C’est tout ce qui avait été construit comme nouveau mur l’été dernier pour empêcher l’immigration irrégulière durant le mandat du président Trump, selon le Los Angeles Times. Certes, le gouvernement fédéral a construit environ 480 km de ce « mur » (l’objectif est d’atteindre 725 km à la fin du mandat). Mais c’est presque exclusivement pour remplacer des installations existantes le long de la frontière, que ce soit un mur ou des clôtures.

— Avec le Politifact de l’Institut Poynter, le Los Angeles Times, le New York Times et le USA Today

Le Canada

PHOTO DOUG MILLS, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Donald Trump et Justin Trudeau lors du sommet du G7 dans Charlevoix, en juin 2018

Il [Justin Trudeau] a appris que ça coûterait beaucoup d’argent aux Canadiens.

Conférence de presse du 12 juin 2018

Le président Trump n’était pas content de la conclusion du sommet du G7 dans Charlevoix, où le premier ministre Justin Trudeau dit que le Canada ne se ferait pas « bousculer » en matière de commerce international. Les États-Unis, le Canada et le Mexique étaient alors en train de renégocier leur accord de libre-échange. Trois mois plus tard, les pays signeront un nouvel accord, qui donne notamment un plus grand accès au marché canadien aux producteurs laitiers américains. De l’avis de plusieurs experts, les États-Unis ont gagné ces négociations, mais le Canada a limité les dommages.

Le directeur du FBI James Comey

PHOTO DOUG MILLS, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

L’ex-directeur du FBI James Comey se préparant à témoigner devant un comité du Sénat, en juin 2017.

J’espère que vous pouvez laisser tomber ça, laisser Flynn. C’est un bon gars. J’espère que vous pouvez laisser tomber ça.

Déclaration du président Trump selon le mémo de James Comey

Le 27 janvier 2017, le président Trump convoque le directeur du FBI James Comey à dîner à la Maison-Blanche. Selon James Comey, Donald Trump lui aurait alors demandé de mettre fin à l’enquête du FBI sur son conseiller à la sécurité nationale, Michael Flynn. En mai 2017, le président Trump congédie le directeur du FBI James Comey, prétendument en raison des décisions qu’il a prises dans l’enquête sur les courriels d’Hillary Clinton. Ce geste a toutefois été perçu comme une ingérence du président Trump dans les affaires du FBI alors que celui-ci enquêtait sur des allégations d’ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle de 2016.

Le rapport Mueller

PHOTO ERIN SCHAFF, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Le procureur spécial Robert Mueller

Rien ne change à propos du rapport Mueller. La preuve était insuffisante et ainsi, dans notre pays, une personne est innocente. Le dossier est clos ! Merci.

Le président Trump réagissant sur Twitter, le 29 mai 2019, aux conclusions du rapport Mueller

> Lisez le tweet (en anglais)

Après deux ans d’enquête, le procureur spécial Robert Mueller a conclu :

1) que la Russie avait tenté d’influencer le résultat de l’élection présidentielle américaine en 2016 ;

2) qu’il n’y avait « pas de preuve suffisante » pour établir une conspiration criminelle entre la campagne de Donald Trump et la Russie afin d’influencer l’élection.

Le procureur spécial Robert Mueller n’a pas tranché quant à savoir s’il y avait eu entrave à la justice (ce qui est un crime) de la part de l’administration Trump. « Si nous avions la certitude que le président n’avait pas commis de crime, nous l’aurions dit. Toutefois, nous n’avons pas déterminé si le président avait commis un crime », a indiqué M. Mueller, s’appuyant sur une politique du ministère américain de la Justice selon laquelle le président ne peut être accusé d’un acte criminel alors qu’il est toujours en fonction.

George Floyd et les relations raciales

PHOTO CURTIS COMPTON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Gestes de solidarité entre policiers de manifestants à Atlanta dans la foulée de la mort violente de George Floyd.

J’espère que George [Floyd] nous regarde de là-haut et qu’il dit que c’est une chose géniale pour notre pays. C’est un grand jour pour lui. C’est un grand jour pour tout le monde. […] C’est un très très grand jour pour l’égalité.

Discours du 5 juin 2020, environ une semaine après la mort de George Floyd

> Regardez le discours (en anglais)

Cet Afro-Américain a été tué lors de son arrestation par un policier de Minneapolis qui a maintenu son genou sur la nuque de M. Floyd, qui le suppliait d’arrêter en répétant « Je ne peux pas respirer ». Le discours du président parlait d’égalité raciale, mais était principalement consacré à l’annonce de la création de 2,5 millions d’emplois en mai 2020 aux États-Unis.

L’économie

PHOTO BRENDAN SMIALOWSKI, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Donald Trump a présidé à d’imposantes baisses d’impôts, dont ont bénéficié particulièrement les entreprises et les Américains les plus riches.

J’ai bâti la plus grande économie du monde.

Entrevue à Fox News le 19 juillet 2020

Jusqu’à la pandémie de COVID-19, l’économie des États-Unis a fonctionné à plein régime durant le mandat du président Trump. En février 2020, le taux de chômage était de 3,5 %. Il faut remonter jusqu’en 1969 pour que le taux de chômage soit aussi bas. Au centre du programme économique du président : des baisses d’impôts octroyées à partir de 2018. Durant son mandat, le taux d’imposition pour les entreprises est passé de 35 % à 21 %. Le taux d’imposition pour les particuliers a diminué de 3 % entre 9500 $ et 82 500 $, de 4 % entre 82 500 $ à 157 500 $, et de 2,6 % pour les revenus supérieurs à 500 000 $ (le taux maximal est ainsi passé de 39,6 % à 37 %). Selon le Tax Policy Center, 80 % des Américains ont eu droit à une baisse d’impôt. Environ 21 % de ces baisses iront au 1 % des Américains les plus riches, et 65 % des baisses aux 20 % des Américains les plus riches.

– Avec Bloomberg, le Washington Post et le Tax Policy Center

Le résultat de l’élection

PHOTO DOUG MILLS, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Donald Trump reconnaîtra-t-il les résultats de l’élection ? Chose certaine, il laisse planer le doute.

Je devrai voir.

Entrevue à Fox News le 19 juillet 2020

> Regardez l’entrevue intégrale (en anglais)

Le président Trump refuse de dire s’il reconnaîtrait, le cas échéant, sa défaite électorale le 3 novembre. Le président Trump a aussi mis en doute la légitimité du vote par la poste (même s’il vote lui-même par correspondance depuis des années). Selon une étude du MIT, le taux de fraude observé lors du vote postal depuis 20 ans est de 0,00006 %.

La COVID-19

PHOTO DOUG MILLS, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Le président retire son masque alors qu’il apparaît publiquement pour la première fois, au balcon de la Maison-Blanche, après avoir été déclaré positif à la COVID-19, le 10 octobre dernier.

– Le président Trump : « Maintenant, je crois que c’est sous contrôle. »

– Un journaliste : « Comment ? Mille Américains meurent chaque jour. »

– Le président Trump : « Ils meurent – c’est vrai. C’est comme ça. »

– Entrevue sur le site web Axios diffusée sur HBO le 4 août 2020

> Regardez des extraits de l’entrevue (en anglais)

La gestion de la pandémie de COVID-19 par l’administration Trump a été très critiquée. En raison de son insouciance face au virus, et aussi de sa réticence à recommander et à respecter les règles de distanciation physique. Les États-Unis, qui comptent environ 233 000 morts liés à la COVID-19 depuis le début de la pandémie (en date du 29 octobre), ont l’un des pires bilans du monde pour la COVID-19. Parmi les 26 plus grandes économies du monde, les États-Unis arrivent au cinquième rang en matière de morts par million d’habitants (688, par rapport à 264 pour le Canada) et au troisième rang pour le nombre de cas par million d’habitants (26 641, par rapport à 5939 pour le Canada), depuis le début de la pandémie.

Sources : Banque Nationale (rapport du 28 octobre), données de l’Université Johns Hopkins