Quelque 4800 soldats américains étaient déployés lundi dans des États frontaliers du Mexique, a annoncé le Pentagone qui s'est déclaré incapable de chiffrer le coût de cette opération voulue par Donald Trump et qualifiée de manoeuvre politique par l'opposition.

« Il y a actuellement plus de 4800 militaires déployés » à la demande du département de la Sécurité intérieure (DHS), a déclaré lundi à la presse un porte-parole du département américain de la Défense, le colonel Bob Manning.

Sur ce total, 1100 sont en Californie, 1100 en Arizona et 2600 au Texas, a-t-il précisé.

« Nous devrions atteindre avant la fin de la journée les 5200 » prévus, qui rejoindront 2100 réservistes de la Garde nationale présents depuis plusieurs mois dans cette zone, a-t-il ajouté.

Les États-Unis auront donc comme annoncé prépositionné, à la veille des élections de mi-mandat mardi, 7000 militaires dans des États américains frontaliers avec le Mexique - Californie, Arizona et Texas -, pour cette opération baptisée « Patriote fidèle » et destinée à bloquer les caravanes de migrants centraméricains qui se dirigent vers les États-Unis pour y demander l'asile.

En outre, 2000 soldats de plus seront déployés « bientôt » dans cette zone, a indiqué le porte-parole en référence aux soldats placés la semaine dernière en attente pour participer à cette opération. Leur arrivée porterait le nombre total de militaire américains près de la frontière à 9000.  

Questionné sur le coût de l'opération, le porte-parole a affirmé qu'il n'avait pas encore été déterminé par les services financiers du département. « Le département absorbera les coûts, mais je n'ai pas de chiffre », a-t-il dit.

Le colonel Manning a indiqué que c'était le DHS qui avait requis l'intervention de militaires d'active et non de réservistes comme c'est généralement le cas dans des opérations sur le sol américain, un signe que la Maison-Blanche pourrait avoir souhaité contourner ainsi l'opposition de certains gouverneurs, dont le feu vert est requis pour l'utilisation de la Garde nationale dans leur État.  

« À ma connaissance ; c'était une demande spécifique pour des militaires d'active », a-t-il déclaré, réaffirmant qu'ils n'est pas prévu qu'ils entrent en contact avec des migrants ou des manifestants « anti-migrants.

Dénonçant depuis plusieurs jours une » invasion « à l'approche d'un cortège de milliers de migrants qui traversent le Mexique en direction des États-Unis, Donald Trump annoncé la semaine dernière l'envoi de ces militaires à la frontière, indiquant que leur chiffre pourrait aller jusqu'à 15 000.