Des préjugés raciaux tenaces sont toujours à l'oeuvre au sein de la police de Chicago, et il lui faudra agir davantage pour restaurer la confiance avec les habitants, conclut un rapport publié mercredi.

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«Il existe de nombreuses preuves que les personnes de couleur, en particulier les Noirs, ont de façon disproportionnée eu des expériences négatives avec la police, sur une longue durée», souligne cette étude, fruit du travail d'une commission mise en place par le maire de la métropole.

«Il existe aussi des preuves patentes que de telles expériences sont toujours d'actualité aujourd'hui, sous la forme de recours à la force, de contrôles de personnes à pied ou au volant, et de préjugés dans le système même de supervision de la police», ajoute le rapport.

«Le Chicago Police Department (CPD) n'agit pas suffisamment pour lutter contre ces préjugés raciaux», juge enfin le texte, selon lequel la perte de confiance des administrés est «justifiée».

Par une probable coïncidence du calendrier, la publication de cette étude est intervenue le même jour que l'approbation, par les autorités municipales, de l'entrée en fonction d'un nouveau chef de la police de Chicago.

Et les conclusions du rapport viennent confirmer l'ampleur de la tâche qui attend Eddie Johnson, un Afro-Américzin expérimenté issu des forces de l'ordre locales, qui devra enrayer l'envolée des homicides par armes à feu et redorer le blason du CPD.

La police de Chicago, troisième ville des États-Unis, fait actuellement l'objet d'une retentissante enquête fédérale, ouverte en décembre à la suite de l'homicide choquant d'un adolescent noir par un policier blanc.

La révélation très tardive d'une vidéo montrant le déroulement de cette bavure avait provoqué une onde de choc et entraîné le renvoi du précédent chef de la police.

Le maire Rahm Emanuel, un proche du président Barack Obama, s'est lui-même retrouvé en difficulté, accusé d'avoir cherché à étouffer ce scandale.

PHOTO AP

Eddie Johnson