«Je suis Castro», a déclaré le président cubain Raul Castro à son homologue américain Barack Obama lors de leur historique poignée de main à Johannesburg le 10 décembre, a révélé jeudi Fidel Castro dans un article consacré à Nelson Mandela.

«Je félicite le camarade Raul pour sa brillante conduite, et particulièrement pour sa fermeté et sa dignité lorsque, d'un geste aimable, il a salué le président des États-Unis et lui a dit en anglais "Monsieur le Président, je suis Castro"», écrit le père de la Révolution cubaine dans sa première réaction au décès du leader sud-africain.

La poignée de main entre Raul Castro et Barack Obama, la première publique entre deux présidents cubain et américain depuis plus d'un demi-siècle, avait été un des points forts de cette journée d'hommage à Nelson Mandela.

La télévision sud-africaine avait montré les images où les deux hommes échangeaient quelques mots rapides, mais personne n'avait encore révélé le contenu de leur brève conversation.

Les autorités américaines avaient rapidement rabaissé l'évènement à un geste essentiellement protocolaire, sans portée politique, alors qu'à Cuba la poignée de main avait été interprétée comme un signe de dégel des relations entre les deux pays qui n'ont pas de relations diplomatiques officielles depuis 1961.

«Le rôle de la délégation cubaine, dans le cadre du décès de notre frère et ami Nelson Mandela, restera inoubliable», ajoute Fidel Castro, 87 ans, retiré du pouvoir depuis 2006 au profit de son frère Raul pour des raisons de santé.

Fidel Castro, qui avait envoyé des centaines de milliers de soldats en Angola où la défaite de l'armée sud-africaine dans les années 80 devait précipiter la chute du régime d'apartheid et la sortie de prison de Nelson Mandela, n'avait pas encore officiellement réagi au décès de l'ex-président sud-africain.

Le régime d'apartheid, ajoute Fidel Castro, «était le fruit de l'Europe coloniale». «Cuba a assumé ses devoirs internationalistes avec rigueur», selon l'ex-président cubain.