Le démocrate Bill de Blasio a remporté mardi à New York les primaires de son parti en vue de l'élection du maire en novembre, désormais favori pour succéder à Michael Bloomberg.

Celui qui se présentait comme l'anti-Bloomberg a remporté 40,2 % des voix démocrates, selon des résultats portant sur 97 % des bureaux de vote. Ce seuil de 40 %, s'il est confirmé, lui garantit l'investiture démocrate. En dessous, un deuxième tour aurait été organisé.

M. de Blasio, le médiateur de la ville et le plus à gauche des candidats, devrait ainsi affronter le 5 novembre le républicain Joe Lhota, qui a obtenu mardi 52,4 % des voix aux élections primaires républicaines.

Mais New York est une ville largement démocrate - elle avait voté à 81 % pour Barack Obama en 2009 - et M. de Blasio, sauf surprise, semble bien placé pour devenir son prochain maire, après 12 ans passés sous la férule du maire milliardaire et ploutocrate Michael Bloomberg.

M. de Blasio, 52 ans, a obtenu 40,2 % des voix, contre 26 % à l'ancien contrôleur financier de la ville Bill Thompson - qui a refusé mardi soir de reconnaitre sa défaite - et 15,5 % à la présidente du conseil municipal Christine Quinn, qui s'est effondrée après avoir été en tête de la course pendant des mois.

Anthony Weiner, l'ancien représentant dont la campagne s'était fracassée en juillet après de nouvelles révélations sur ses envois de messages sexuels à des inconnues sur les réseaux sociaux, a sombré à 4,9 %, le 5e candidat, John Liu a fait 7 %.

En juillet, M. de Blasio était encore 4e dans les sondages et sa progression spectaculaire dans les dernières semaines a pris de court de nombreux analystes.

Les New-Yorkais semblent ainsi confirmer leur envie de changement, après douze ans de Bloomberg.

Bill de Blasio avait fait campagne comme l'anti-Bloomberg, dénonçant les inégalités, le «conte de deux villes», et promettant d'augmenter les impôts des New-Yorkais les plus riches pour financer l'école maternelle pour tous en dessous de 4 ans, un projet jugé irréaliste par ses adversaires.

Michael Bloomberg l'avait accusé de mener une campagne «raciste» et de «guerre des classes» et d'avoir une stratégie «destructive» en opposant «deux villes».

Mardi soir, cet Italo-Américain de 1,95 m était entouré de sa femme afro-américaine, Chirlane McCray et de leurs deux enfants, Chiara et Dante, à la coupe afro devenue célèbre, pour remercier les New-Yorkais de leur confiance.

Il s'est engagé «à changer les politiques qui ont laissé pour compte tellement de New-Yorkais», a de nouveau dénoncé «le conte de deux villes», la politique controversée des fouilles au corps («stop and frisk») de la police new-yorkaise, qui vise surtout les jeunes Noirs et Hispaniques, les fermetures d'hôpital.

Considérée comme «l'héritière» de Michael Bloomberg, Mme Quinn qui espérait devenir la première femme et la première lesbienne à diriger la plus grande ville des États-Unis, avait été longtemps en tête de la course et son échec, à la 3e place, est d'autant plus cinglant. Elle n'a fait aucune déclaration.

Des primaires étaient également organisées pour le poste de contrôleur financier de New York.

Eliot Spitzer, l'ancien gouverneur démocrate de New York qui avait démissionné il y a cinq ans en raison d'un scandale le liant à des prostituées de luxe, y tentait son retour en politique.

Mais il a perdu face à son opposant Scott Stringer, qui a récolté 52,1 % des voix, contre 47,9 % à M.Spitzer, selon des résultats portant sur 97 % des bureaux de vote.