La Maison-Blanche a détaillé mardi les bénéfices économiques à attendre d'une naturalisation à terme des quelque 11 millions de clandestins vivant aux États-Unis, accentuant la pression sur la Chambre des représentants pour une réforme de l'immigration.

Alors que le président Barack Obama vante depuis fin juin le coup de fouet que connaîtrait selon lui l'activité économique si une telle réforme était votée, son administration a aligné les chiffres dans un nouveau rapport.

Ce texte évoque, sur dix ans, une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 14 000 milliards de dollars, une augmentation du revenu total des Américains de 791 milliards, et des recettes fiscales supplémentaires de 184 milliards. Deux millions d'emplois supplémentaires seraient également créés.

L'économie serait moins stimulée si les clandestins obtenaient seulement un statut de résident légal, sans possibilité de devenir américains, argumente également la Maison-Blanche.

De tels chiffres s'expliquent selon elle par le fait que certains emplois sont réservés aux Américains. «Mais le facteur le plus déterminant pourrait être moins palpable: la certitude qui va avec la nationalité conduit à plus d'investissements, par exemple dans l'enseignement et la formation, ou à des prises de risque sur la création d'une entreprise», assure l'exécutif.

Le Sénat acquis aux alliés de M. Obama a déjà adopté une réforme de l'immigration le 27 juin. Ce texte prévoit, sous conditions strictes et à la fin d'une période transitoire d'au moins 13 ans, d'accorder la nationalité américaine à des personnes vivant illégalement aux Etats-Unis.

Mais avant de pouvoir être promulguée par M. Obama, cette réforme devra être votée dans les mêmes termes par la Chambre contrôlée par les républicains, dont certains sont hostiles à toute mesure s'apparentant à une «amnistie» de clandestins et renâclent à l'idée d'un «parcours vers la naturalisation» pour ceux-ci.

La réforme de l'immigration constitue l'une des promesses majeures du second mandat de M. Obama, reconduit à la Maison-Blanche en novembre 2012 grâce notamment à un soutien écrasant des minorités.

Le président a insisté ces dernières semaines sur l'aubaine pour l'économie, en particulier la consommation et l'immobilier, que représenterait la régularisation voire la naturalisation des clandestins.